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Foucart Claude, « Ce charmant F.V. Arnold », Bulletin des Amis d'André Gide, n°125, janvier 2000.
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« Gide à Tunis. 1942- Souvenirs de Jacques Galland et Jean Amrouche. », Bulletin des Amis d'André Gide, n° 157, janvier 2008, p. 73-86.
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Allégret Marc, « Voyage au Congo. », Bulletin des Amis d'André Gide, n° 80, octobre 1988, p. 37-40.
Durosay Daniel, « L'Allegretto de Cambridge : le "Journal" de Marc. », Bulletin des Amis d'André Gide, n° 125, janvier 2000.
Durosay Daniel, « Marc Allégret : Notes prises en courant sur le voyage en Angleterre. », Bulletin des Amis d'André Gide, n° 125, janvier 2000.
Durosay Daniel, « Trois lettres anglaises de Marc Allégret. », Bulletin des Amis d'André Gide, n° 125, janvier 2000.
Goaillard Philippe, « Autour d'André Gide : la tribu Allégret. », Bulletin des Amis d'André Gide, n° 169, janvier 2011, p. 89-102.
Moreews Alain, « Quand cinéma et politique se rejoignaient autour de Gide : les frères Allegret et le groupe Octobre. », Bulletin des Amis d'André Gide, n°166, avril 2010, p. 227-234.
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Goulet Alain, « Le voyage en A.E.F. dans l'Illustration. », Bulletin des Amis d'André Gide, n°67, juillet 1985, p. 31-58.
Martin Claude, « Le cuisinier Zézé. », Bulletin des Amis d'André Gide, n°35, juillet 1977, p. 71.
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Ghéon Henri, « Au pays du sable : le Souf (Sud algérien). Texte présenté et annoté par Pierre Lachasse. », Bulletin des Amis d'André Gide, n°121, janvier 1999, p. 37-63.
Lachasse Pierre, « Ghéon avec Gide dans le Souf (décembre 1900) : un autre voyage du rien ? », Bulletin des Amis d'André Gide, n°121, janvier 1999, p. 7-36.
Marty Éric, « Le poète sans livre. », Bulletin des Amis d'André Gide, n°102, avril 1994, p. 219-226.
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Foucart Claude, « André Gide et Hermann Hesse, ou l'indépendance de l'esprit au milieu des guerres. », Bulletin des Amis d'André Gide, n°40, octobre 1978, p. 3-32.
Foucart Claude, « Correspondance André Gide - Dieter Bassermann. », Bulletin des Amis d'André Gide, n°42, avril 1979, p. 3-39.
Foucart Claude, « André Gide et Hugo von Hofmannsthal, ou la rencontre d'un "grand enfant". », Bulletin des Amis d'André Gide, n°43, juillet 1979, p. 3-18.
Foucart Claude, « Les rapports d'André Gide avec Thomas Mann entre 1933 et 1936, ou les silences qui n'en sont pas [avec un état de la publication de leur correspondance]. », Bulletin des Amis d'André Gide, n°43, juillet 1979, p. 19-32.
Foucart Claude, « De Gide, de Hesse, et surtout de Hans Prinzhorn. », Bulletin des Amis d'André Gide, n°50, avril 1981, p. 191-202.
Foucart Claude, « Un drame qui n'est plus "intime", ou la représentation de Saül à Hambourg en 1948. », Bulletin des Amis d'André Gide, n°53, janvier 1982, p. 51-80.
Foucart Claude, « De l'expressionisme allemand au contact de l'oeuvre gidienne. », Bulletin des Amis d'André Gide, n°55, juillet 1982, p. 347-368.
Foucart Claude, « L'Ulysse français et son Odyssée intellectuelle : André Gide vu par Bertold Brecht. », Bulletin des Amis d'André Gide, n°56, octobre 1982, p. 481-503.
Foucart Claude, « Un hebdomadaire berlinois au service des intellectuels : André Gide et Die literarische Welt. », Bulletin des Amis d'André Gide, n°58, avril 1983, p. 145-172.
Foucart Claude, « La Littérature d'exil et ses rapports avec André Gide : Hermann Kesten. », Bulletin des Amis d'André Gide, n°60, octobre 1983, p. 501-517.
Foucart Claude, « André Gide et Franz Schoenberner : "le presque unique témoignage d'une période de ma vie". », Bulletin des Amis d'André Gide, n°63, juillet 1984, p. 343-359.
Foucart Claude, « Le procès Krantz, ou un fait divers qui aurait pu devenir un roman gidien. », Bulletin des Amis d'André Gide, n°65, janvier 1986, p. 39-57.
Foucart Claude, « Correspondance Gide-Bernd Schmeier. », Bulletin des Amis d'André Gide, n°70, janvier 1986, p. 9-39.
Foucart Claude, « La Sagesse de Goethe : "lumineux mystère". », Bulletin des Amis d'André Gide, n°99, juillet 1993, p. 449-462.
Foucart Claude, « Autour de Thea Sterheim. (Lettres échangées avec Jean Lambert). », Bulletin des Amis d'André Gide, n°103/104, juillet-octobre 1994, p. 451-459.
Foucart Claude, « Un polémiste de la gauche allemande, admirateur enthousiaste de la pensée gidienne: Kurt Hiller (1885-1972). », Bulletin des Amis d'André Gide, n°121, janvier 1999, p. 105-118.
Foucart Claude, « Ce charmant F. V. Arnold. », Bulletin des Amis d'André Gide, n°125, janvier 2000, p. 177-189.
Foucart Claude, « L'esprit et la réalité : Curtius, Gide et Goethe en 1932. », Bulletin des Amis d'André Gide, n°126/127, avril-juillet 2000, p. 335-350.
Foucart Claude, « André Gide, Rudolf Kayser et Die Neue Rundschau. », Bulletin des Amis d'André Gide, n° 137, janvier 2003, p. 67-80.
Foucart Claude, « Wolfgang Cordan (1909-1966), un inconnu ? », Bulletin des Amis d'André Gide, no 139, juillet 2003, p.333-340.
Foucart Claude, « Eduard Wechssler et André Gide à Berlin en 1928. », Bulletin des Amis d'André Gide, n°141, janvier 2004, p. 51-68.
Foucart Claude, « L'hebdomadaire Die Zeit, ou La réception de l'œuvre d'André Gide en Allemagne au début de la République de Bonn. », Bulletin des Amis d'André Gide, n°158, avril 2008, p. 209-222.
Humm Rudolf Jacob, « Lettre à André Gide, 1937. », Bulletin des Amis d'André Gide, n°103/104, juillet-octobre 1994, p. 461-474.
Lüsebrink Hans-Jürgen, « Gide l'Africian. Réception franco-allemande et signification de Voyage au Congo et du Retour du Tchad dans la littérature mondiale. », Bulletin des Amis d'André Gide, n°112, octobre 1996, p. 363-378.
Schnyder Peter, « Le Petite Dame en Allemagne. », Bulletin des Amis d'André Gide, n°76, octobre 1987, p. 85-90.
Theis Raimund, « Gide, Curtius et l'Europe. », Bulletin des Amis d'André Gide, n°80, octobre 1988, p. 83-132.
Theis Raimund, « Gide et l'Allemagne (III). », Communications présentées au Colloque de Düsseldorf (1991), réunies et présentées par R. T., Bulletin des Amis d'André Gide, n°124, octobre 1999, p. 373-416.
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« Gide et Fargue Léon-Paul : une anecdote, deux versions. », Bulletin des Amis d'André Gide, n°197/198, printemps 2018, p. 103-110.
« Yves Salgues, un prétendu ami de Gide. », Bulletin des Amis d'André Gide, n°197/198, printemps 2018, p. 111-118.
Brenner Jacques, « À Rouen, au printemps 1943, on ne joua pas Œdipe. », Bulletin des Amis d'André Gide, n°131/132, juillet-octobre 2001, p. 575-585.
Duboile Christophe, « La Correspondance du Mauvais-Riche d'André Ruyters : un manifeste anti-gidien. », Bulletin des Amis d'André Gide, n°128, octobre 2000, p. 495-509.
Fluentes Ambre, « Gide à la mode ? », Bulletin des Amis d'André Gide, n°187/188, juillet-octobre 2015, p. 119-128.
Foucart Claude, « André Gide et Friedrich Gundolf : les affinités souterraines. », Bulletin des Amis d'André Gide, n° 143/144, juillet-octobre 2004, p. 321-334.
Gide André, « François-Paul Alibert. », Bulletin des Amis d'André Gide, n°24, octobre 1974, p. 7-9.
Ghéon Henri, « André Gide. », Bulletin des Amis d'André Gide, n°27, juillet 1975, p. 45-58. Et « André Gide (fin) », Bulletin des Amis d'André Gide, n°27, juillet 1975, p. 45-58.
Kaganovitch Boris, « Fédor Rosenberg et son amitié avec André Gide. », Bulletin des Amis d'André Gide, n° 170, avril 2011, p. 161-210.
Lachèse Jean-Philippe, « Taha Hussein et André Gide. », Bulletin des Amis d'André Gide, n°65, janvier 1985, p. 59-66.
Last Jef, « Mon ami André Gide. », Bulletin des Amis d'André Gide, n° 173, janvier 2012, p. 7-40.
Last Jef, « Mon ami André Gide (suite). », Bulletin des Amis d'André Gide, n° 174/175, avril-juillet 2012, p. 232-268.
Last Jef, « Mon ami André Gide (suite). », Bulletin des Amis d'André Gide, n° 176, octobre 2012, p. 353-400.
Last Jef, « Mon ami André Gide (suite). », Bulletin des Amis d'André Gide, n°179/180, juillet-octobre 2013, p. 147-178.
Last Jef, « Mon ami André Gide (suite). », Bulletin des Amis d'André Gide, n°181/182, janvier-avril 2014, p. 123-144.
Last Jef, « Mon ami André Gide (suite). », Bulletin des Amis d'André Gide, n°187/188, juillet-octobre 2015, p. 129-140.
Last Jef, « Mon ami André Gide (suite). », Bulletin des Amis d'André Gide, n°189/190, printemps 2016, p. 101-130.
Levesque Robert, « Journal inédit. », Bulletin des Amis d'André Gide, n°65, janvier 1985, p. 67-119 ; n°66, avril 1985, p. 254-286 ; n°72, octobre 1986, p. 25-44 ; n°73, janvier 1987, p. 82-101 ; n°76, octobre 1987, p. 52-70 ; n°81, janvier 1989, p. 65-84 ; n°90/91, avril-juillet 1991, p. 313-335 ; n°94, avril 1992, p. 209-234 ; n°95, juillet 1992, p. 333-364 ; n°96, octobre 1992, p. 481-502 ; n°98, avril 1993, p. 195-213 ; n°99, juillet 1993, p. 503-521 ; n°100, octobre 1993, p. 661-679 ; n°101, janvier 1994, p. 127-151 ; n°102 avril 1994, p. 317-330 ; n°103/014, juillet-octobre 1994, p. 475-494 ; n°105, janvier 1995, p. 137-171 ; n°106, avril 1995, p. 319-346 ; n°107, juillet 1995, p. 449-474 ; n°108, octobre 1995, p. 581-605 ; n°109, janvier 1996, p. 87-119 ; n°110/111, avril-juillet 1996, p. 217-255 ; n°113, janvier 1997, p. 69-89 ; n°117, janvier 1998, p. 87-108 ; n°118, avril 1998, p. 229-250 ; n°128, octobre 2000, p. 515-530 ; n°129, janvier 2001, p. 97-118 ; n°133, janvier 2002, p. 79-94 ; n°134, avril 2002, p. 217-230.
Masson Pierre et Meder Cornel, « Maria Van Rysselberghe et Aline Mayrisch, histoire d'une amitié. », Bulletin des Amis d'André Gide, n°190/191, automne 2016, p. 43-52.
Schlumberger Jean, « André Ruyters. », Bulletin des Amis d'André Gide, n°30, avril 1976, p. 15-18.
Tilby Michael, « Paul Wenz et André Gide. », Bulletin des Amis d'André Gide, n°129, janvier 2001, p. 29-45.
Van Tuyl Jocelyn, « Des sables mouvants : Gide, Saint-Exupéry et la guerre. », Bulletin des Amis d'André Gide, n°142, avril 2004, p. 167-176.
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Amyntas est un court écrit publié par André Gide en 1906, dans Le Mercure de France. Cette période correspond à de profonds changements dans la vie de l’auteur : la mort de sa mère en 1895, suivie, la même année, par le mariage blanc avec sa cousine Madeleine Rondeux. C’est aussi une période marquée par de nombreux voyages, surtout en Afrique du Nord, en compagnie de son épouse, mais aussi – ou surtout – de ses amis : le peintre Paul-Albert Laurens en 1893, Eugène Rouart et Francis Jammes en 1896, Henry Ghéon en 1900. Ces voyages développent le goût de Gide pour l’exotisme et une perception sensorielle de la nature et de la culture exotiques.
Amyntas est un texte particulier de Gide : ni biographie, ni fiction, mais des notes (de voyage) où le vécu se mêle à l’imagination du vouloir (vivre). Il s’agit de notes prises de 1896 à 1904, pendant les voyages africains et réunis dans quatre « chapitres » à la fois indépendants et entrelacés : Mopsus, Feuilles de route, De Biskra à Touggourt et Le Renoncement au voyage.
Bien qu’il s’agisse de notes de voyage, la sincérité et l’immédiateté de la mise en récit sont à questionner : quel est le rapport entre la vérité du vécu et la vérité du décrit ? À ce propos, Gide déclare, dans Le Renoncement au voyage, avoir publié ces notes telles qu’elles avaient été prises, mais la distance temporelle écoulée entre l'époque des voyages et celle de l’énonciation, de même que l'habitude de Gide de mêler dans ses oeuvres autobiographie et fiction, vécu et imagination, invitent à prendre cette déclaration avec prudence.
Par le titre de l'œuvre, aussi bien que par les thèmes et les images (du moins dans la première partie, Mopsus), Gide choisit de faire allusion aux Bucoliques de Virgile, tout en transposant les sensations provoquées par la nature d'Afrique du Nord, dont il fait l’éloge. En fait, le voyageur Gide est fasciné par la nature africaine, faite de soleil, baignant de chaleur, d’eau et de terre, de sable notamment. Les remarques sur les produits culturels sont par ailleurs tout aussi importantes : les souks, les cafés maures, les caracous, la musique nègre le fascinent.
Dans Amyntas, Gide n’est pas un vacancier quelconque, exilé dans cette région exotique ; il est un voyageur expérimenté qui éprouve les sensations les plus diverses, non par surprise, mais par choix et recherche d'expériences spécifiques. Ce sont donc des sensations durables, presque raisonnées, qui vont du goût de l’étrange provoqué par le mystère et le charme oriental des rues et des places traditionnelles, à la volupté, évoquée dans un dialogue imaginaire entre Mopsus et Ménalque sur l’extase provoquée par « le vide nuancé du désert », comme en écho à l’extase du repos sur laquelle Gide commence ses notes, au moment où il compare la terre africaine à la belle et paisible terre promise de l’Arcadie virgilienne.
Amyntas est à la fois un éloge et un défi au soleil, un soleil qui, au lieu de flétrir, invite à la vie, au tumulte. C’est le cri victorieux de Gide qui a vaincu le soleil – comme Amyntas, le berger des Bucoliques de Virgile a prétendu être l’égal de Phœbus, son maître.
Bibliographie raisonnée
Réception d'époque
Gourmont Jean de, Le Mercure de France, 15 août 1906 (disponible en ligne sur gidiana.net).
Lelou René, « Amyntas, livre précieux. », « Notes », La Nouvelle Revue Française, 13e année, n° 152, 1er mai 1926, p. 616-617.
Études critiques
Le Boucher Dominique, « Pélégri / Gide, les voix de l’eau. », Algérie. Littérature / Action, n° 4005 / Hors série N°009 – « Essai: Dominique LE BOUCHER, D'Aden à Alger… Petites chroniques vagabondes ».
Lefter Diana-Adriana, « L’Afrique, la terre promise d’André Gide. Les voyages africains dans Amyntas. Les sensations du voyageur assimilé. », Studii și cercetări filologice. Seria Limbi Romanice, n° 19, 2016, p. 59-69.
Sweet David LeHardy, « The Maghreb and Tangier. », in Avant-garde Orientalism, Palgrave Macmillan, Cham, 2017, p. 113-156.
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Allégret Marc, « Notes prises en courant sur le voyage en Angleterre. (Annotées par Daniel Durosay). », Bulletin des Amis d'André Gide, n°125, janvier 2000, p. 86-130.
Allégret Marc, « Trois lettres anglaises [à André Gide] (présentées par Daniel Durosay). », Bulletin des Amis d'André Gide, n°125, janvier 2000, p. 131-136.
Babcock Arthur E., «George Eliot et Les Faux-Monnayeurs. », Bulletin des Amis d'André Gide, n°93, janvier 1992, p. 19-24.
Durosay Daniel, « L'Allegretto de Cambridge : le "Journal" de Marc (été 1918). », Bulletin des Amis d'André Gide, n°125, janvier 2000, p. 75-85.
Gide André, « Voyage en Littérature anglaise (1938). », Bulletin des Amis d’André Gide, n°129, janvier 2001.
Putnam Walter C., « L'aventure littéraire de Joseph Conrad et d'André Gide. », Bulletin des Amis d'André Gide, n°71, juillet 1986, p. 59-74.
Smyth Edmund, « Gide et Hogg. », Bulletin des Amis d'André Gide, n°71, juillet 1986, p. 91.
Steel David, « George Bernard Shaw lecteur de Retour de l'URSS. », Bulletin des Amis d'André Gide, n°98, avril 1993, p. 189-93.
Steel David, « La Symphonie pastorale. Deux notes supplémentaires : Dickens, Marie Lenéru. », Bulletin des Amis d'André Gide, n°106, avril 1995, p. 303-308.
Steel David, « Ecrivains et intellectuels britanniques à Pontigny, 1910-1939. », Bulletin des Amis d'André Gide, n°116, octobre 1997, p. 367-394.
Steel David, « Roger Fry et Charles Mauron à Pontigny. », Bulletin des Amis d'André Gide, n°116, octobre 1997, p. 395-421.
Steel David, « Gide à Cambridge, 1918. », Bulletin des Amis d'André Gide, n°125, janvier 2000, p. 10-74.
Steel David, « Louis de Glehn et son milieu. Grantchester, 1918. », Bulletin des Amis d'André Gide, n°125, janvier 2000, p. 137-153.
West Russell, « Gide, Defoë et Les Caves du Vatican. », Bulletin des Amis d'André Gide, n°124, octobre 1999, p. 353-371.
Tout lecteur d’André Gide connait la célèbre Anthologie de la poésie française que l’auteur publia en 1949 après de nombreuses années de maturation d’un projet en forme de testament littéraire et artistique. En revanche, nombre de ses lecteurs ignorent qu’André Gide orchestra savamment la publication conjointe de deux anthologies personnelles de son œuvre, de son vivant, en 1921 au moment où son magister sur le monde des Lettres françaises est à son paroxysme : une première, à destination du public adolescent, sous le titre de Pages choisies chez l’éditeur Georges Crès, au sein de la collection « Le Florilège contemporain », et une seconde, adressée à un lectorat plus familier, intitulée Morceaux choisis aux éditions de La Nouvelle Revue Française.
Ces deux recueils de fragments d’une œuvre déjà particulièrement dense à l’heure de leur publication, sont proches dans leur forme et leur fonction du recueil poétique. En effet, ils conjurent la hantise de la dissémination arbitraire par le rassemblement des textes – textes qui acquièrent une nouvelle physionomie et ébauchent une relation unique avec les autres pièces avec lesquelles ils sont ainsi amenés à dialoguer. De fait, il ressort de la lecture de ces deux ouvrages une nouvelle physionomie, assurée par la réunion de textes auparavant étrangers l'un à l'autre – matériellement, non dans l'esprit de leur auteur – et l'observation d'une architecture qui fait alterner des formes et genres variés. Mais surtout, le lecteur y observe une métamorphose de certaines pages qui passent du statut de simple texte à celui de parties structurantes d'un ouvrage.
La forme chrestomathique met également l'accent sur un aspect essentiel de la création gidienne, celle de hiérarchisation de la production. En effet, « anthologiser » une œuvre, c'est opérer des choix, sélectionner des titres, en exclure d'autres. Se pose ainsi la question de la littérarité de l'ouvrage et des frontières de l’œuvre littéraire nouvellement tracées. Les Pages choisies et les Morceaux choisis semblent ainsi parcourus par une double logique : celle pour l'auteur d'effectuer un bilan de son activité artistique tout en unifiant son œuvre antérieure selon l'image qui lui convient et non suivant la simple logique chronologique. On y découvre un homme suffisamment assuré de la qualité de son art pour opérer personnellement une sélection parmi ses écrits ; la fragmentation de son existence et de son œuvre trouvant ainsi leur unité et leur matérialité dans l'espace du livre. On y observe d'ailleurs une construction remarquable puisque chaque texte répond en écho à ceux qui le précédent et le suivent tout en développant un aspect particulier de la poétique gidienne. La fragmentation devient dès lors la condition même de la réalisation de l'unité de l'homme et de l’œuvre.
Par ailleurs, la forme anthologique est au cœur du processus de transmission des textes et partie prenante non seulement de leur diffusion, mais également de la formation des modèles. De fait, dans la plus pure tradition des morceaux choisis à usage pédagogique, André Gide oriente ses lecteurs vers des textes auxquels il accorde lui-même une valeur de patrimoine méritant de surcroît un ancrage dans l'histoire littéraire. L'anthologie apparaît ainsi autant dans sa visée rétrospective que prospective. En faisant le bilan du nouveau sur une période couvrant près de trente ans, ces deux ouvrages méconnus posent des jalons pour l'avenir.
Hadrien Courtemanche
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Du grec aphorismos (« délimitation »), l’aphorisme est un énoncé généralisateur, le plus souvent bref, de sujet moral ou esthétique, et de tournure remarquable. « Tous ont raison. Les choses DEVIENNENT vraies ; il suffit qu’on les pense » (Les Cahiers d’André Walter), « Une chose ne vaut que par l’importance qu’on lui donne » (Journal, 1892), « Il est bon de suivre sa pente, pourvu que ce soit en montant » (Les Faux-Monnayeurs), « Il est bien des choses qui ne paraissent impossibles que tant qu’on ne les a pas tentées » (Si le grain ne meurt) : la forme de l’aphorisme est récurrente dans l’œuvre d’André Gide, dans ses œuvres de fiction comme dans ses écrits critiques et dans son Journal, voire dans sa correspondance.
Pourtant, sa présence n’en demeure pas moins problématique, à plusieurs niveaux. D’un point de vue stylistique d’abord, l’écrivain exprime à plusieurs reprises son désir d’atteindre une forme de « degré zéro de l’écriture » (dans le roman en particulier) ; en tout cas, de tenir à distance les ressorts ordinaires de l’éloquence comme de la rhétorique. Or l’aphorisme est bien un énoncé remarquable – et remarqué. Comment comprendre dès lors ces saillances stylistiques récurrentes ? D’autant plus que celles-ci déstabilisent le tissu textuel, du point de vue de la continuité comme de la composition, auxquelles Gide est particulièrement attaché ? Que penser, ensuite, d’une telle tendance à la généralisation aphoristique chez un écrivain convaincu qu’« on n’affirme jamais tant des vérités que son caractère » (« À propos des Déracinés de Maurice Barrès ») ? Une telle conviction rend l’énoncé formulaire éminemment arbitraire, voire illégitime. Enfin, l’écriture aphoristique a de quoi surprendre celui qui connaît la constance et la ténacité avec lesquelles Gide a érigé le refus de conclure en principe matriciel de son esthétique, mais aussi la manière dont l’écrivain s’est durablement méfié de la posture magistrale – laquelle repose volontiers sur des énoncés formulaires.
La présence de l’aphorisme se justifie en fait de différentes manières. Sur le plan stylistique, l’énoncé gnomique incarne une forme de « comble » ; il condense à lui seul les qualités recherchées par Gide pour son style : concision, fermeté, densité, clarté. En fait, l’aphorisme fédère autant qu’il traduit, sur le plan du style, les règles de l’éthique et de l’esthétique gidiennes. Sur un plan esthétique, ce sont les modalités d’inscription de l’aphorisme dans les œuvres qui font sens : la relativité et l’ironisation des énoncés gnomiques (c’est-à-dire le fait que l’énonciation aphoristique soit le plus souvent confiée à un personnage dont le narrateur se charge de nuancer, ultérieurement, l’autorité ou la légitimité, mais aussi le choix de décrédibiliser la véracité du propos) permettent à l’écrivain de mettre en scène un véritable dialogue d’idées, sans imposer de conclusion. L’usage récurrent de l’aphorisme reflète enfin la volonté tenace de l’écrivain d’occuper une position centrale dans le champ littéraire, quelles que soient par ailleurs ses réticences face à la posture magistrale.
Bibliographie raisonnée
Bertrand Stéphanie, « “Un livre est toujours une collaborationˮ : l’aphorisme paratextuel, une co-construction de l’“image d’auteurˮ ? », in Jean-Michel Wittmann (éd.), Gide, l’identité à l’épreuve de la littérature, actes du colloque international de Metz (mai 2015), Paris, Classiques Garnier, Bibliothèque gidienne, 2017, p. 117-128.
Bertrand Stéphanie, « L'aphorisme dans l'œuvre d'André Gide. », Bulletin des Amis d'André Gide, n°189/190, printemps 2016, p. 131-140.
Mac Lean Richard, Sententiousness in André Gide’s « Les Faux-Monnayeurs », thèse de doctorat soutenue à l’Université de Sheffield (UK) en 2001 sous la direction de David H. Walker.
Veyrenc Marie-Thérèse, Genèse d’un style : la phrase d’André Gide dans « Les Nourritures terrestres », Paris, A.-G. Nizet, 1976.
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Marty Éric, « Le poète sans livre. », Bulletin des Amis d'André Gide, n°102, avril 1994, p. 219-226.
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C’est en 1947 à Ponte Tresa, dans le Tessin, que Gide compose, ou plutôt écrit « au courant de la plume » L’Art Bitraire, « récit absurde et saugrenu qui, peut-être, paraîtra un chef-d’œuvre de “non-sense” » (lettre à Dorothy Bussy datée du 9 avril 1947). L’Art Bitraire, texte fort bref, n’est certes pas le chef-d’œuvre de Gide : le non-sens, en revanche, y règne en maître, et cela n’est pas pour déplaire aux amis de l’écrivain, à commencer par Maria Van Rysselberghe, qui se réjouit du regain de jeunesse que cette tentative du côté de l’absurde dénote.
Gide met en scène un comte autoritaire et cyclothymique, qui hésite à partir en voyage en famille, alors que son épouse vient de faire une fausse couche, et que sa maîtresse, qui n’est autre que la confidente de la comtesse, attend un enfant. L’intrigue (si on peut parler d’intrigue) se déroule tout entière dans l’espace d’une tergiversation : le comte renonce d’abord au voyage, avant de se raviser, et d’ordonner aux siens de « refai[re] [leurs] paquets ». Entre-temps, Gide a eu le loisir de faire le portrait de tout le personnel classique d’un « château périgourdin » : outre le comte, la comtesse et la confidente, on fait la connaissance d’un serviteur effacé, d’un abbé qui se distingue par sa lâcheté et d’un enfant, Marc-Olivier, qui ressemble tristement à son père le comte.
L’Art Bitraire réveille un certain nombre de souvenirs dans l’esprit des fidèles de Gide :
- Le « thème de la vie de château » (pour citer la notice de David Walker dans l’édition Pléiade du texte) est déjà central dans Isabelle (1911), que Gide tente, sans succès, d’adapter pour le cinéma en 1946. Or le serviteur, dans L’Art Bitraire, se nomme Casimir…
- Selon David Walker, L’Art Bitraire s’inscrit dans la continuité du Treizième Arbre (1931) : et de fait, dans l’édition de 1950 du récit (coll. « L’Air du temps ») figure une liste des dramatis personae, alors même que le texte n’a rien de dramatique a priori. Ce qui est commun aux deux œuvres, c’est que Gide y joue, ironiquement plus encore que parodiquement, avec les théories de Freud. Marc-Olivier, l’enfant déséquilibré du comte et de la comtesse, se rend ainsi coupable d’un « geste inconsidéré » qui lui est une source de jouissance : il étouffe entre ses cuisses ses perruches bien-aimées.
- Bien entendu, ce geste s’apparente à un acte gratuit. Gide souligne ici la parenté entre arbitraire, art (bitraire) et plaisir sexuel. « Le comte, la comtesse, la belle Yolande, l’abbé, que dis-je : l’enfant même, chacun se sentait capable de tout », lit-on vers la fin du récit. Or, selon la Petite Dame, Roger Martin du Gard aurait dit à Gide, en octobre 1930 : « Vous m’effrayez […], vous êtes capable de tout ». Mais surtout, l’on songe irrésistiblement au monologue de Lafcadio, dans Les Caves du Vatican (1914) : « Ce n’est pas tant des événements que j’ai curiosité, que de moi-même. Tel se croit capable de tout qui, devant que d’agir, recule… »
L’Art Bitraire paraît d’abord dans la revue Combat, dirigée par Pierre Herbart (à qui le texte est dédié), le 4 avril 1947. La même année, le récit paraît aux éditions Le Palimurge (Sceaux), sous le titre L’Arbitraire (la rectification étant le fruit d’un malentendu entre Gide et l’éditeur). En 1948, c’est la revue Rencontres (Neuchâtel) qui reprend le texte. Puis, en 1950, L’Art Bitraire est publié par P. Bettencourt dans la collection « L’Air du temps ». Ce n’est ensuite qu’en 1997 que la « plaisanterie » sera republiée, chez Fata Morgana. Enfin, le texte a été repris dans le second volume des Romans et récits dans la Pléiade (2009, p. 1031-1034). L’Art Bitraire a par ailleurs été traduit en néerlandais par Fred Batten, mais la traduction est pour le moment inédite (le manuscrit en étant conservé dans les archives du Nederlands Letterkundig Museum à La Haye).
Bibliographie raisonnée
Fillaudeau, Bertrand, L’Univers ludique d’André Gide : les soties, Paris, Corti, 1985, p. 12.
Lambert, Jean, Gide familier, Lyon, Presses Universitaires de Lyon, 2000, p. 91.
Marchand, Max, Le Complexe pédagogique et didactique d’André Gide, Paris, Foulque, 1954, p. 103.
Pauvert, Jean-Jacques, La Traversée du livre, Paris, Viviane Hamy, 2004.
Pérez, Sylvie, Un couple infernal : l’écrivain et son éditeur, Paris, Bartillat, 2006, p. 252.
Rivalin-Padiou, Sidonie, André Gide, à corps défendu, Paris, L’Harmattan, 2002, p. 323.
Stoïanoff, Stoïan, « Abord théorique et technique des positions perverses. », dans Cahiers de l’Association freudienne internationale, 1999, p. 111-123.
Walker, David H., « Notice pour L’Art Bitraire. », dans André Gide, Romans et récits II, Paris, Gallimard, « Bibliothèque de la Pléiade », 2009, p. 1388‑1391.