Un Centre dédié à la recherche sur André Gide

Le Centre d’Études Gidiennes a vocation à coordonner l'activité scientifique autour de Gide, diffuser les informations relatives aux manifestations gidiennes et à rendre visibles et accessibles les études qui lui sont consacrées.
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Centre d’études gidiennes Bureau 49, bâtiment A UFR Arts, lettres et langues Université de Lorraine Île du Saulcy F-57045 Metz cedex 01

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Stephanie Bertrand Jean-Michel Wittmann
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14
Mar.

Pierre Masson et Geneviève Millot-Nakach viennent de publier la Correspondance entre André Gide et Jean Malaquais dans la collection "Bibliothèque gidienne" aux éditions Classiques Garnier.

Dialogue entre deux écrivains, l’un célèbre, l’autre débutant, cette correspondance se situe sur fond de polémiques politiques, quand Gide rompt avec le stalinisme, quand Malaquais parvient en 1942 à quitter la France avec l'aide de Gide. Installé en Amérique, il allait, avec Planète sans visa, écrire le grand roman de la France occupée.

Correspondance entre André Gide et Jean Malaquais. 1935-1950

 

Pour plus de renseignements, voir le site de l'éditeur : https://classiques-garnier.com/correspondance-entre-andre-gide-et-jean-malaquais-1935-1950.html

 

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28
Fév.

Garnier LongoCet ouvrage qui revient sur les rapports de Gide avec l'Italie, de Pirandello avec la France, propose par ailleurs une relecture de l'oeuvre gidienne à la lumière de Pirandello, le théoricien et promoteur de l'humorisme, en s'appuyant sur la notion gidienne d'influence. Ainsi se trouve éclairée la manière dont certains thèmes gidiens, procédés littéraires et questionnements éthiques font écho à ceux de Pirandello. 

Voir plus d'informations sur le site de l'éditeur : https://classiques-garnier.com/l-ecriture-d-andre-gide-a-la-lumiere-de-luigi-pirandello.html

 

 

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21
Fév.

Gide et FreudDans cette étude intitulée Gide et Freud, mais sous-titré La Réception de la psychanalyse dans les lettres françaises (1900-1939), David Steel revient sur le rapport de Gide à Freud en même temps que sur le rôle important joué par la NRF dans la réception tardive du freudisme en France. Il montre notamment comment Gide, d'abord désarçonné par sa découverte de la psychanalyse en 1921, y reconut des aspects de sa propre pensée, fut à l'origine de traductions et incorpra des matériaux freudiens dans ses oeuvres, sans cesser de demeurer sceptique, sinon critique. 

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07
Fév.

Théâtre GideCette nouvelle édition du théâtre de Gide, édité par Vincenzo Mazza, entend dévoiler les liens multiples tissés par Gide avec le monde des arts du spectacle, à partir de la publication intégrale de ses texte dramatiques, mais aussi des traductions et des conférences liées à cette question. 

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26
Jan.

Colloque international et pluridisciplinaire

Échos d’André Gide. Éditions, traductions, réception

I. De l’Œuvre et de ses relectures

  

Université de Haute-Alsace, ILLE (UR 4363)

23-24 mai 2024

Argumentaire 

« Le problème pour moi », écrit André Gide dans une entrée du Journal des Faux-monnayeurs datée de 1921, « n’est pas : Comment réussir ? – mais bien : comment DURER ? ». La question le préoccupe dès son plus jeune âge et trouve ici une réponse claire : « Depuis longtemps, je ne prétends gagner mon procès qu’en appel. Je n’écris que pour être relu. »

Son Journal le montre bien : à côté de la lecture, qui est pour lui à la fois un plaisir et un exercice journalier, Gide parvient au fil des ans à faire de la relecture une véritable méthode critique dont les origines sont à rechercher dans son rapport à la Bible et notamment aux Évangiles. Au cours des années, cette pratique de relecture devient courante et Gide l’applique tant à ses écrits qu’à ceux des autres. Elle lui sert, d’une part, à prendre du recul par rapport à son œuvre, pour l’observer avec son sens critique et, de l’autre, à mettre à l’épreuve le canon littéraire de son temps et à tester son propre panthéon d’auteurs classiques. Relire, note-t-il en 1942 dans son Journal, permet de « vérifier ses admirations », de mesurer la portée des livres et leur capacité à se laisser réinterpréter et à continuer de « surprendre ». 

S’inscrire durablement dans l’histoire littéraire se laisse configurer ainsi comme un double pari. D’une part, au fil de ses écrits, revient l’idée que tout grand artiste doit aspirer à faire partie de ce que, dans « De l’influence en littérature », il décrit comme une sorte de communauté de grands esprits de toutes les époques. Pour rejoindre cette famille transnationale et transséculaire, il ne faut pas avoir peur, dit-il, de « DEVENIR BANAL », idée qu’il décline ensuite en un « devenir banal Shakespeare, banal Goethe, Molière, Balzac, Tolstoï… » D’autre part, cependant, poursuivre ce but n’implique pas pour l’artiste, contrairement à ce que cette formule pourrait laisser entendre, de se plier aux attentes du public. Bien que ce dernier « préfère toujours qu’on le rassure », le rôle de l’écrivain est, explique-t-il dans le Journal des Faux-monnayeurs de l’« inquiéter ». Même au prix d’une reconnaissance repoussée dans le temps, son métier est de sortir le public de son engourdissement grâce à des œuvres qui se veulent comme « une ouverture, une impulsion, une jetée en avant – de l’esprit du lecteur ». 

Dans Qu’est-ce que le contemporain ?, Giorgio Agamben explique que le propre de la contemporanéité est de se donner comme une « singulière relation avec son propre temps, auquel on adhère tout en prenant ses distances ». Ce « déphasage », qui s’apparente – dit le philosophe – à « l’intempestif » nietzschéen, décrit bien la posture intellectuelle du « contemporain capital », tel qu’on a notoirement surnommé Gide. Bien ancré dans son temps, au point d’en devenir une figure incontournable, l’écrivain a su aussi le défier et penser son œuvre en décalage par rapport à son époque, en la mettant constamment en dialogue avec le passé littéraire européen qui la nourrit et en la projetant parallèlement dans l’avenir.

Aujourd’hui, plus de soixante-dix ans après sa mort et peu de temps après l’entrée de son œuvre dans le domaine public, nous savons désormais que le pari est gagné : Gide a réussi à DURER. Mais comment ? Comment son œuvre a-t-elle été lue et relue, en France et à travers l’Europe ? Sa durée est-elle consacrée par l’émergence d’un « Gide banal » ? Ou dépend-elle plutôt de sa capacité à continuer d’inquiéter ? Qui a donc été le plus déterminant : Gide, le « maître à penser » ou Gide, « le maître d’immoralisme » ? Le Prix Nobel, ou le « malfaiteur » ? Le classique ou le moderne ? L’histoire littéraire européenne a-t-elle su s’approprier et concilier les divers visages de l’écrivain et de son œuvre ? Quel rôle a joué leur (in)actualité ? De quelle manière l’histoire de chaque pays européen a-t-elle influencé sa réception ? Gide y est-il considéré comme un classique ? Dans et selon quel(s) canon(s) ?

Dans la continuité des colloques André Gide, l’Européen (2016, Université de Haute-Alsace/ ILLE) et André Gide à (re)découvrir (2017, Université de Wrocław), ainsi qu’avec le Cycle Gide Remix (2018-2020, Université de Haute-Alsace/ ILLE), le présent colloque se veut comme la première étape d’une recherche collective en plusieurs volets, visant à interroger la place de l’œuvre gidienne au sein d’une Europe littéraire qu’il a lui-même contribué à penser et à forger. Nous proposons, dans ce premier volet, de développer la réflexion au prisme de la notion de « relecture » et d’articuler la discussion autour des axes de réflexion suivants : 

André Gide et l’histoire littéraire européenne. Quel est le rapport de Gide avec l’histoire littéraire et, plus particulièrement, avec l’histoire littéraire européenne ? Quelle place occupe-t-elle dans le Journal, ses correspondances, ses textes critiques et dans son œuvre fictionnelle ? Quel est la notion de « classique » de la littérature qui en émerge ? Quels auteurs lit-il et relit-il et dans quels objectifs ? Et inversement : quelle est la place que l’histoire littéraire européenne lui consacre ? Comment la présence de Gide évolue-t-elle dans les histoires littéraires ? Comment son œuvre, parcourue par une importante veine pédagogique, est-elle racontée et enseignée dans le secondaire et le supérieur ?

Les éditions et rééditions. Comment ce lecteur assidu, qui a consacré sa vie à la lecture et à l’écriture et qui soignait de près l’édition de ses œuvres, conçoit-il l’objet-livre ? Comment sa conception de la lecture informe-t-elle ses œuvres et jusqu’à quel point contribue-t-elle à façonner ses livres ? Mais aussi : quelle est l’histoire éditoriale de ses écrits ? Quelles ont été les différentes éditions et les rééditions de son œuvre, de son vivant à aujourd’hui ? Quels besoins et quelles conjonctures expliquent ses rééditions ?

Traductions et retraductions européennes. Écrivain aux mille facettes, Gide a été aussi traducteur. Pensons à ses traductions de Shakespeare ou de Conrad, qui ont connu une fortune considérable, mais qui ont aussi suscité plusieurs polémiques, en France comme à l’étranger. Qu’est-ce que la traduction pour Gide et quel a été le destin de ses traductions ? Comment ont-elles été reçues et comment a-t-il été lui-même traduit et retraduit en Europe ?

Réception de ses textes en France et en Europe. Au cours de sa trajectoire intellectuelle, l’écrivain, dont l’œuvre a été mise à l’Index une année après sa mort, s’est exprimé sur des sujets délicats et controversés (de l’homosexualité au communisme, en passant par la question religieuse qui l’occupe tout au long de sa vie) et sa pensée a conservé dans le temps sa puissance de scandale. Comment a-t-elle été reçue en France et en Europe ?

Les contributions pourront proposer des réflexions théoriques et transversales sur ces questions ou des études de cas plus ponctuelles. Des propositions relevant de travaux de recherche sur des fonds d’archive seront également bienvenues, ainsi que celles sur des expériences d’édition ou de traduction des écrits gidiens.

Comité d’organisation :

Martina Della Casa (Université de Haute-Alsace, ILLE) 

Alexandra Klinger (Université de Haute-Alsace, ILLE)

Comité scientifique : 

Paola Codazzi (ILLE, Fondation Catherine Gide)

Tania Collani (Université de Haute-Alsace, ILLE)

Martina Della Casa (Université de Haute-Alsace, ILLE)

Paola Fossa (ILLE) 

Joanna Jakubowska (Université de Wrocław)

Natalia Paprocka (Université de Wrocław)

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24
Jan.

Sous réserve de l'autorisation à soutenance délivrée sur la base des deux rapports préliminaires, Tong YU soutiendra à L'université de Lorraine, sur le site de Metz, sa thèse de doctorat préparée sous la direction de Jean-Michel Wittmann, sur "André Gide et la notion d'aventure". Le jury sera composé de Jean-Michel Wittmann (Université de Lorraine, directeur), Carole Auroy (Université d'Angers, rapporteur), Sylvie Freyermuth (Université du Luxembourg, rapporteur) et Alex Demeulenaere (Université de Lorraine, examinateur). 

Résumé de la thèse :

            En 1913, au moment où André Gide achève la rédaction des Caves du Vatican, œuvre romanesque d’un nouveau type, qu’il choisira finalement de désigner comme une « sotie », Jacques Rivière publie pour sa part son essai sur Le Roman d’aventure, où il définit l’aventure comme « ce qui advient, c’est-à-dire ce qui s’ajoute, ce qui arrive par-dessus le marché, ce qu’on n’attendait pas, ce dont on aurait pu se passer », et le « roman d’aventure »  lui-même comme le « récit d’événements qui ne sont pas contenus les uns dans les autres ». Cette notion d’aventure apparaît ainsi comme une notion à la fois structurante et éclairante pour approcher l’œuvre de Gide en général, mais aussi ses choix et ses engagements dans sa vie comme dans son œuvre, au plan éthique comme au plan esthétique, bien au-delà de la période d’écriture des Caves du Vatican. Cette notion permet en effet de rendre compte d’un cheminement éthique et de la réflexion philosophique menée par Gide autour des notions de liberté, de nécessité, de contingence, de curiosité, de disponibilité, des Nourritures terrestres jusqu’au Prométhée mal enchaîné en passant par Paludes. Cette notion donne ainsi son sens aux deux figures d’aventuriers que sont Lafcadio dans Les Caves du Vatican et Bernard dans Les Faux-monnayeurs. Elle permet aussi de bien comprendre la logique qui conduit Gide à renouveler l’écriture romanesque, d’un livre à l’autre, pour passer des « récits » et des « soties », au tournant du XIXe siècle et du XXe, aux Faux-monnayeurs, le seul de ses livres que l’écrivain a assumé de présenter comme un « roman ».

Mots clés : André Gide – Jacques Rivière – aventure – éthique – esthétique – roman

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10
Jan.

Un nouveau mémoire de master vient d'être mis en ligne : Chiara Finocchio a soutenu un mémoire intitulé L’écriture du moi gidien : d’une esthétique de la dualité à une éthique de l’ambiguïté. « Si le grain ne meurt » et le « Journal » en juin 2023 à l'université de Strasbourg. Il vous suffit de cliquer sur le titre pour le télécharger.

Vous trouverez d'autres mémoires de master, mais aussi des thèses, consacré(e)s à Gide sur cette page. N'hésitez pas à la parcourir.

Bonne lecture !

 

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29
Oct.

Carmen Saggiomo (Université della Campania Luigi Vanvitelli) a prononcé le 26 octobre 2023 à l'Université de Vérone (Università di Verona) une conférence (en italien), consacrée à différents mythes repris par Gide, "Narciso, Prometeo, Teseo : tre mite gidiani a confronto". 

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18
Oct.

Présentation de l'ouvrage

  • Nourrie de sa propre vie nomade et de la vogue des voyages à la fin du XIXe siècle, l’œuvre d’André Gide, en faisant voyager ses personnages, organise un espace qui, à chaque fiction nouvelle, se complète et se complexifie. En étudiant cet espace, ce sont les obsessions de l’auteur qui se révèlent.
  • Nombre de pages : 352
  • Parution : 18/10/2023
  • Collection : Bibliothèque gidienne, n° 26

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08
Oct.

Les Caves du Vatican

Édition avec dossier

    • Édition de : Jean-Michel Wittmann
« Apprenez ceci, mon bon monsieur Fleurissoire   Cave est un mot latin qui veut dire aussi : Prends garde ! »

Le pape a-t-il été emprisonné dans les caves du Vatican ? C’est du moins ce que croit l’ingénu Amédée Fleurissoire, fervent catholique prêt à entamer une croisade pour aller libérer le souverain pontife. À ses côtés gravitent des personnages tout aussi hauts en couleur : Anthime Armand-Dubois, franc-maçon sous le choc d’une vision mariale ; Julius de Baraglioul, romancier en mal d’Académie ; le jeune Lafcadio, qui se découvre l’héritier d’un riche comte ; et l’escroc Protos, beau parleur et maître du déguisement.Satire décousue et rocambolesque qui n’épargne personne, Les Caves du Vatican (1914) propose aussi, à travers la question de l’acte gratuit, une réflexion ironique sur le libre arbitre inspirée notamment des romans de Dostoïevski, dont Gide a été un lecteur passionné.

Dossier
1. De la littérature à la philosophie : l’acte gratuit
2. Faits divers et littérature
3. Le roman d’aventures
4. La réception des Caves du Vatican.
  • 384 pages - 109 x 177 mm
  •  
  • Poche - Format poche
  •  
  • EAN : 9782081518988
  •  
  • ISBN : 9782081518988

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14
Aoû.

Bianca-Livia Bartoş vient de publier Le Thésée d’André Gide. Entre tradition et innovation dans la collection "Bibliothèque gidienne" des éditions Classiques Garnier.

En réincarnant la mythologie antique au xxe siècle, le Thésée d’André Gide met en scène un ensemble de techniques novatrices. Cet ouvrage interroge l’esthétique gidienne telle qu’elle se présente dans ce récit testamentaire.

Le Thésée d’André Gide. Entre tradition et innovation

Pour plus de renseignements, voir le site de l'éditeur : https://classiques-garnier.com/le-thesee-d-andre-gide-entre-tradition-et-innovation.html

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12
Juil.

Sagaert OcampoEcrivaine argentine, maîtrisant parfaitement le français, liée à différentes personnalités littéraires de son temps, de Supervielle à Borges en passant par Drieu la Rochelle, Victoria Ocampo ne pouvait pas ignorer Gide. Martine Sagaert éclaire leur relation en donnant dans ce livre à la fois les écrits de Victoria Ocampo sur Gide et les lettres qu'ils ont échangées, ce qui permet de mieux comprendre la personnalité complexe de la créatrice de la revue argentine Sur, mais aussi la réception de l'oeuvre de Gide en Amérique latine.

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31
Jan.

À l’occasion de l’entrée de l’œuvre de Gide dans le domaine public vient de paraître, en langue italienne, le livre « Il futuro dell’Europa » e altri scritti. Résultat d’un travail collaboratif, le volume se compose de huit écrits de Gide, dont un inédit, accompagnés d’un riche paratexte critique. Réunis ensemble pour la première fois, ces textes rendent compte dans leur hétérogénéité de l’idée d’Europe promue et défendue par Gide au cours de l’entre-deux-guerres : un concert de voix différentes, chacune également essentielle à la paix et à la prospérité de l’ensemble.

Quodlibet

 «Ma cosa sarà l’Europa di domani? [...] nessun paese d’Europa può più aspirare
a un progresso reale della propria cultura isolandosi, 
né senza una collaborazione indiretta con gli altri paesi [...] 
tanto dal punto di vista politico quanto economico e industriale – insomma, da tutti i punti di vista –
l’Europa intera
corre verso la rovina, se ogni paese d’Europa
non accetta 
di prendere in considerazione altro che la propria salvezza particolare»

***

André Gide, «Il futuro dell'Europa» e altri scritti, edizione e traduzione a cura di Paola Codazzi, Tania Collani, Martina Della Casa e Paola Fossa, Macerata, coll. Elements, Quodlibet, 2023.
Lien vers le site de l’éditeur

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28
Jan.

André Gide, Parcours critiques – avec un texte inédit, édition de Peter Schnyder, Classique Garnier, 2023,  912 p., 49€

 

Présentation de l'ouvrage par Pierre Masson :

     À un moment où l’entrée de l’œuvre d’André Gide dans le domaine public entraîne la multiplication de ses rééditions, il ne faut pas se méprendre, et prendre ce gros volume pour la simple reprise des Essais critiques, parus en 1999 dans la Bibliothèque de la Pléiade. Ceux-ci se voulaient à la fois sélectifs et exhaustifs, dans la mesure où ils se limitaient à la critique littéraire de Gide, mais pour en rassembler toutes les occurrences, de l’entrefilet anecdotique à la monographie conséquente. La visée de Peter Schnyder, en composant ce nouveau recueil, est différente : à la littérature, il ajoute la peinture et la musique. On sait bien que Gide fut un adorateur de Chopin, on sait moins que son intérêt pour la peinture, stimulé par la présence de nombreux peintres dans son entourage, fut constant et réfléchi.

    Parcours critiques se compose donc d’un parti-pris, en trois parties. La première, « Lettres, arts, culture, propose une série d’entrées de diverse nature (« écriture », « Europe », « traduction », « censure littéraire », etc.) présentées par ordre alphabétique. La deuxième, « écrivains et artistes », recense dans le même ordre, d’Artaud à Wilde, les études et hommages que Gide a consacrées aux morts plus qu’aux vivants, préférant sans doute méditer sur l’œuvre achevée. La troisième, la plus courte, présente la longue série de notes prises par Gide en 1890, au cours de sa lecture de L’Évolution en littérature de Brunetière ; et à la suite, une postface de Peter Schnyder analysant la portée de ces pages inédites.

    Cette partie sert de clef pour comprendre l’ensemble de l’œuvre critique de Gide, et elle aurait aussi bien pu être placée en tête du volume. En effet, on le voit affirmer, au seuil de sa carrière, sa quête d’une perfection qui soit en même temps une progression, la création étant une quête individuelle qui tend à l’universalisme. À ce titre, l’évolution des genres selon Brunetière l’intéressait, en dépit de son scepticisme à l’égard de l’Histoire, car elle permettait d’envisager, d’un artiste à l’autre, la reprise d’une quête vers la perfection que chacun s’efforçait d’atteindre selon sa propre idiosyncrasie.

    Muni de cette clef, le lecteur peut alors parcourir à son gré ce volume, un peu comme on le fait pour les « dictionnaires amoureux », considérant chaque entrée comme se suffisant à elle-même, déchargée de l’ancrage historique par rapport auquel elle apparaîtrait davantage comme un simple document. Pratiquant une sorte de « dégustation à l’aveugle », on goûte autant les qualités stylistiques qu’heuristiques de ces textes. Mais devant la diversité des sujets abordés par Gide, on est aussi invité à rechercher des rapprochements, ébaucher des parcours de lecture. Il y a ainsi une série de textes sur la nature de l’œuvre d’art et les conditions de son éclosion, d’autres sur son inscription dans l’époque et la responsabilité qui en découle pour l’artiste ; les diverses réflexions sur le nationalisme et sur les rapports avec l’Allemagne montrent par où l’artiste Gide put devenir engagé. C’est ce qu’on retrouve dans les éloges de Malraux et de Saint-Exupéry, tandis qu’avec Chopin, Proust et Mallarmé s’exhale l’aspiration à l’indicible.

    Peter Schnyder propose ici, non une somme, mais un chantier en cours, fidèle en cela à la façon dont Gide considérait son activité d’écrivain. Laissant dans les coulisses toutes les gloses érudites qui pourraient détourner le lecteur de l’essentiel, il confie aux notes et surtout à deux riches index le soin de renseigner sa curiosité. Fidèle à son projet de révéler la critique de Gide comme une œuvre vivante, il en dispose les éléments comme un puzzle dont il a l’élégance de laisser à chacun le soin de trouver le modèle.

 

Pierre Masson.

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28
Jan.

Vient de paraître aux Éditions Médiapop, le livre André Gide, aujourd’hui. Dirigé par Paola Codazzi et Martina Della Casa, il est le fruit des recherches menées dans le cadre du projet « Gide Remix », soutenu par l’Université de Haute-Alsace et la Fondation Catherine Gide.

 

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Présentation du volume

De la bande dessinée à la musique, du théâtre à la photographie, sans oublier la botanique et la gastronomie, les deux cycles de rencontres organisés à Mulhouse (2018-2020) nous ont permis de découvrir les écrits du Prix Nobel sous un autre jour, à la croisée de la littérature, de l’art et des sciences. Au moment où son œuvre entre dans le domaine public, le présent volume rend compte de cette réflexion collective. « Je n’écris que pour être relu », tel est le vœu exprimé par Gide dans son Journal des Faux-monnayeurs. Pour relever le défi, voici un recueil composé de textes, entretiens, photos d’archives et images inédites, représentatif d’une œuvre qui continue à nous interpeller et à inspirer de nouvelles formes de création. Cette idée très gidienne de multiplier les points de vue et les perspectives, de tenter de mettre en question ce qui est acquis, nous essayons aujourd’hui de la redécouvrir, de la réinterpréter, et surtout, de la partager avec un public plus large.

Auteurs et artistes

Charlotte Butty, Paola Codazzi, Clara Debard, Alessandro De Cecco, Martina Della Casa, Arnow Dousse, Nikol Dziub, Paola Fossa, Robert Kopp, Jérôme Lereculey, Roselyne Liechty, Dominique Massonnaud, Lorenzo Mileti Nardo, Delfina Parodi, Ambre Philippe, Francesco Rossi, Peter Schnyder, Véronique Scius-Turlot, Sara Sorrentino, Pierre Thilloy, Paola Travers, Augustin Vœgele.

Sommaire

Introduction

Représenter la littérature. Les Caves du Vatican d’André Gide
Remixer un classique. To Gide or not to Gide…
Goûts et saveurs livresques. André Gide : voyage au bout de la faim
Portraits revisités. Le « contemporain capital » vu par ses jeunes lecteurs
Racines, fleurs et plantes. Gide et la botanique
Les Nourritures terrestres en scène. Je te parlerai de tout / Ti parlerò di tutto
André Gide nous interroge. « Interviews imaginaires »
(En)quêtes africaines. « Gide et l’Afrique-Équatoriale française »
Paludes : immersion sonore. Entre parodie et mise en abyme

Bibliographie

***

Paola Codazzi, Martina Della Casa (éds), André Gide, aujourd’hui, Mulhouse, Médiapop, 2023.
Lien vers le site de l’éditeur

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01
Jan.

page de titre livre CarmenCet ouvrage collectif publié par Carmen Saggiomo (Université de la Campanie, Luigi Vanvitelli) et Riccardo Benedettini (Université de Vérone) réunit les communications des journées d’études internationales tenues à Caserte le 2 novembre 2017 et le 31 octobre 2018, à initiative conjointe de l’Université de la Campanie Luigi Vanvitelli et du «Centre d’études gidiennes» de l’Université de Lorraine. L’articulation entre humanisme et modernité, souvent perçue comme une filiation, est le fil conducteur de ces contributions qui interrogent la place singulière des sciences humaines et sociales, ainsi que l’influence du XIXe siècle, dans l’œuvre d’André Gide. Véritables palimpsestes, ces «modèles» figurent à côté de l’écrivain, en recueillent un héritage autant qu’ils le transmettent. La variété méthodologique des analyses – portant aussi bien sur les écrits gidiens contre l’injustice, l’intolérance et le fanatisme, que sur des événements qui envahissent tous les jours la culture et la vie de l’écrivain – a permis de préciser les notions de «modèle» et de «création», tout en renouvellant son image de l’humanité, d’un homme au travail qui parle, invente et vit en société.

Contributeurs (dans l'ordre de la table des matières) : Pierre Masson, Jean-Michel Wittmann, Angelo Zotti, Riccardo Benedettini, Carmen Saggiomo, Stéphanie Bertrand, Fabio Libasci, Emilia Surmonte, Chantal Pierre, Augustin Voegele. 

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09
Nov.

Du 10 au 11 novembre 2022, a eu lieu à Québec, à la Maison de la littérature, un colloque consacré à "André Gide et les femmes", organisé par Stéphanie Bertrand, Patrick Bergeron et François Ouellet.

Voici le programme complet des deux journées de colloque.

(Les *** signalent des interventions en visio-conférences)

 

Jeudi 10 novembre 2022

9h00-9h15 : accueil.
9h15-9h35 : mot de bienvenue.

 

Présidente de séance : Stéphanie Bertrand.

Gide féministe ?

9h35-10h10 : Pierre Masson, Le corps de la femme, avatars d’un refoulement ***
10h10-10h35 : Jean-Michel Wittmann, Le féminisme obscur d’André Gide ***

Représentations féminines 1

11h00-11h35 : Evodie Lenou Maku, La représentation de la femme africaine dans Voyage au Congo d’André Gide ***
11h35-12h10 : Elena Chashchina, La reine du drame : les personnages féminins dans Le Roi Candaule, Saül, Œdipe d’André Gide ***

 

Président de séance : François Ouellet.

Les femmes dans la vie de Gide

14h10-14h45 : Maja Vukusic Zorica, « À la galope et à la diable » : la mère et la lettre
14h45-15h20 : Evelyne Méron, Mais que lui trouvaient-elles donc ?
15h20-15h55 : Patrick Bergeron, André Gide et la « chère amie des livres »

 

Vendredi 11 novembre 2022

 

Président de séance : Patrick Bergeron.

Echanges de Gide avec des intellectuelles

9h00-9h35 : Frank Lestringant, André Gide et Édith Wharton, de la Grande Guerre aux décades de Pontigny ***
9h35-10h10 : Martine Sagaert, Victoria Ocampo et André Gide, à la croisée des routes ***

 

Féminité et langage

10h35-11h10 : Jean-Christophe Corrado, « Efféminement aucun, de part ni d’autre » : Gide et les garçons sensibles ***
11h10-11h45 : Stéphanie Bertrand, André Gide et le langage des femmes

 

Président de séance : Yan Hamel.

Représentations féminines 2

13h45-14h20 : Jocelyn Van Tuyl, Libérée, effacée : le cas de la jeune Hollandaise dans le manuscrit des Faux-monnayeurs
14h20-14h55 : Halia Koo, La femme gidienne, ange de vertu ou mangeuse d’hommes : d’André Walter à Corydon
14h55-15h30 : François Ouellet, Relire Gide du coin de l’œil
15h30 : Mot de conclusion.

 

maison de la littérature vieux Québec

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24
Oct.

Les actes de  la journée d'étude qui a eu lieu le 24 juin 2021 à l'Université de Lorraine sur "André Gide et l'ascétisme" ont été publiés dans le Bulletin des Amis d'André Gide de l'Automne 2022 numéro 215/216, sous la direction de Stéphanie Bertrand. Ces actes regroupent les articles suivants, issus des communications prononcées lor de cette journée :

Stéphanie BERTRAND : Introduction.
Pierre MASSON : Nietzsche, Gide et ses amis.
Paola CODAZZI : Portrait de Gide en jeune ascète ?
Diana-Adriana LEFTER : Croyance, assentiment et ascèse dans la Symphonie pastorale.
François BOMPAIRE : Gide, Goethe et Hâfez.
Stéphanie BERTRAND : La quête gidienne d'un "style ascétique".

 

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03
Oct.

 

Voici la transcription d'une étude d'Albert Maillet, intitulée Le christianisme contre le Christ.

 

Elle est précédée d'une préface d'Henri Miller.

 

 

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01
Oct.

 

Les actes de la journée d'étude internationale organisée le 31 octobre 2018 à Caserte, Université de la Campagnie - Luigi Vanvitelli, sont parus dans le Bulletin des Amis d'André Gide numéro 207/208 (autonome 2020), p. 9-124.

Voici le le contenu des actes de ce colloque : 

Jean-Michel WITTMANN et Carmen SAGGIOMO : Introduction.
Pierre MASSON : Le XIXème siècle, limite indépassable ?
Emilia SURMONTE : L'Immoraliste face à la tradition du roman au XIXème siècle, rupture ou continuité ?
Chantal PIERRE : Gide, Flaubert et la sympathie.
Ricardo BENEDETTINI : Gide lecteur de Balzac.
Augustin VOEGELE : Le Chopin de Gide, un classique du XIXème siècle.
Jean-Michel WITTMANN : Gide et le suicide, de Dostoïevski à Durkheim.
Carmen SAGGIOMO : Gide face à Wilde.

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Le site du CEG a été réalisé grâce au soutien de la Fondation Catherine Gide, avec la participation de l’Association des Amis d’André Gide. Il a été réalisé en partenariat avec Martine Sagaert, responsable du site originel andre-gide.fr, créé en 2006 avec des étudiant.e.s de l'I.U.T. des Métiers du Livre de Bordeaux.