Un Centre dédié à la recherche sur André Gide

Le Centre d’Études Gidiennes a vocation à coordonner l'activité scientifique autour de Gide, diffuser les informations relatives aux manifestations gidiennes et à rendre visibles et accessibles les études qui lui sont consacrées.
En savoir +

Nous trouver

Centre d’études gidiennes Bureau 49, bâtiment A UFR Arts, lettres et langues Université de Lorraine Île du Saulcy F-57045 Metz cedex 01

Nous écrire

Stephanie Bertrand Jean-Michel Wittmann
En savoir +

Vous trouverez en bas de cette page plusieurs ressources critiques en ligne. Elles figurent en couleur.

Bell Quentin, « Portrait de Janie. », Bulletin des Amis d'André Gide, n° 84, octobre 1989, p. 347-351.

Lire la suite

Vous trouverez en bas de cette page plusieurs ressources critiques en ligne sur cette oeuvre. Elles figurent en couleur.

 

Méron Evelyne, « André Gide, la tristesse et la joie. », Bulletin des Amis d'André Gide, n°42, avril 1979, p. 67-84.

Travers Faultrier de Sandra, « André Gide, la tristesse et la joie. », Bulletin des Amis d'André Gide, n°142, avril 2004, p. 145-152.

Lire la suite

Vous trouverez en bas de cette page plusieurs ressources critiques en ligne sur cette oeuvre. Elles figurent en couleur.

 

   Gide a tenu un journal presque toute sa vie durant. Le titre unique donné à cette œuvre ne saurait pourtant faire illusion : les pages regroupées sous le titre de Journal (qui constituent deux volumes dans la collection de la Pléiade) forment une œuvre profondément hétéroclite, tant par sa composition que par la fréquence à laquelle Gide s’y est livré. Non seulement le Journal est écrit sur des supports multiples et variables au fil du temps, mais surtout, il est composé tout à la fois de fragments, de Feuillets, de Pages et de journaux de voyage, et, ponctuellement, de « notes d’hôtel, pense-bête, lettres, fragments d’écriture de fiction » (Éric Marty, Notice, coll. Bibliothèque de la Pléiade, p. 1298). Régulièrement interrompu et recommencé, continué avec une intensité variable suivant les années, il est pourtant l’œuvre qui aura le plus continuellement accompagné l’écrivain, de ses tout débuts (1887) à la quasi veille de sa mort, en 1950.

   La fonction du Journal évolue ainsi au fil des années. Les premières années, il a une fonction d’avant-texte des œuvres, notamment eu égard aux Cahiers d’André Walter (dont le titre même annonce la forme diaristique) et aux Nourritures terrestres ; cette tendance explique pour une large part l’intermittence de la pratique diaristique de cette époque, Gide ne parvenant pas à maintenir une pratique d’écriture quotidienne une fois le contenu de cet écrit reversé dans les œuvres. L’écriture du Journal s’affirme ensuite progressivement à la fois comme mémoire et comme exercice : Gide souhaite conserver, d’abord pour lui-même (quoiqu’avec la conscience et la volonté grandissantes d’un lecteur externe), la trace des idées qui le traversent, les manifestations du dialogue qu’il entretient avec lui-même. Mais la pratique diaristique est aussi un exercice stylistique et éthique, voire spirituel, à travers laquelle Gide s’oblige à consigner régulièrement des notations de tous ordres (esthétiques, morales, religieuses, littéraires, pratiques, etc.), forme scripturale de l’examen de conscience religieux. Le Journal entretient dès lors avec l’œuvre un « lien paradoxal de concurrence et de sympathie » (Éric Marty, Notice, coll. Bibliothèque de la Pléiade, p. 1300).

   Amené à recueillir les réflexions voire les confessions de l’écrivain pendant les périodes de création comme pendant les périodes critiques (telle la Seconde Guerre mondiale), le Journal constitue un témoignage de premier plan de la vie intellectuelle de Gide. D’ailleurs, l’écrivain lui-même n’aura de cesse d’en publier des extraits, en revue notamment, jusqu’à l’édition synthétique de 1939 dans la prestigieuse collection de la Pléiade (Journal 1889-1939), au sein de laquelle il est le premier écrivain à être publié de son vivant.

   Sans doute nourri par la lecture précoce du Journal d’Amiel et par celle, plus tardive, du Journal des Goncourt, le Journal de Gide se distingue pourtant de ces deux modèles du genre, à la fois par la dimension protéiforme de son écriture, et par la portée sinon métaphysique, du moins éthique de sa pratique pour l’auteur.  

Stéphanie Bertrand

Bibliographie raisonnée

Éditions 

Journal, t. 1 (1887-1925), édition établie, présentée et annotée par Éric Marty, Paris, Gallimard, « Bibliothèque de la Pléiade », 1996.

Journal, t. 2 (1926-1950), édition établie, présentée et annotée par Martine Sagaert, Paris, Gallimard, « Bibliothèque de la Pléiade », 1997.

Journal. Une anthologie (1889-1949), choix et présentation de Peter Schnyder, avec la collaboration de Juliette Solvès, Paris, Gallimard, « Folio », 2012.

« Journal d’U. R. S. S. », présenté par Martine Sagaert, La Nouvelle Revue française, n° 529, février 1997, p. 12-40.

Études critiques

Albarda-Kaas Maria, André Gide et son « Journal », Arnhem, Van Loghum Slaterus, 1942.

Derais François et Rambaud Henri, L’Envers du « Journal » de Gide. Tunis 1942-1943, Paris, Le Nouveau Portique, 1951.

Dommartin Henry, André Gide d’après son Journal, Le Thyrse, Uccle, Belgique, 1939.

Marty Éric, L’Écriture du jour. Le « Journal » d’André Gide, Paris, Le Seuil, 1985.

Midhat Samic, La Personnalité, l’œuvre et l’époque d’André Gide d’après son Journal (avec un résumé en français), Sarajevo, Académie des sciences et des arts de Bosnie-Herzégovine, 1976.

Moutote Daniel, Le Journal de Gide et les problèmes du moi (1889-1925), Paris, Presses Universitaires de France, 1968.

Moutote Daniel, Index des idées, images et formules du « Journal 1889-1939 », Lyon, Centre d’études gidiennes, 1985.

Sagaert Martine et Schnyder Peter, André Gide, l’Écriture vive, Pessac, Presses universitaires de Bordeaux, 2009.

Articles critiques

Le Centenaire du Journal, Bulletin des Amis d’André Gide, n° 82-83, avril-juillet 1989.

Alblas Anton, «  L'Œuvre instantanée : le Journal de Gide I », Bulletin des Amis d'André Gide, n° 139, juillet 2003, p. 299-332. 

Alblas Anton, « L'Œuvre instantanée : le Journal de Gide II », Bulletin des Amis d'André Gide, n° 140, octobre 2003, p. 503-520. 

Alblas Anton, « L'Œuvre instantanée : le Journal de Gide III », Bulletin des Amis d'André Gide, n° 141, janvier 2004, p. 31-49.

Alblas Anton, « Gide devant son cahier : la pratique », Bulletin des Amis d'André Gide, n° 142, avril 2004, p. 207-225.

Alblas Anton, « Gide devant son cahier : la pratique. », Bulletin des Amis d'André Gide, n° 142, avril 2004, p.207-226.

Alblas Anton, « Gide devant son cahier : la pratique (deuxième partie) », Bulletin des Amis d'André Gide, n° 143-144, avril 2004, p. 287-303.

Alblas Anton, « L'Ecriture des lieux, les lieux de l'écriture », Bulletin des Amis d'André Gide, n° 146, avril 2005, p. 213-230.

André Robert, « Le Journal d'André Gide  », Bulletin des Amis d'André Gide, n°74-75, avril-juillet 1987, p.7-10.

Aragon Louis, « Le Dossier de presse du Journal », Bulletin des Amis d'André Gide, n° 68, octobre 1985, p.56-62.

Barthes Roland, « Notes sur André Gide et son Journal », Existences, juillet 1942 (repris au tome I des Œuvres complètes, Paris, Le Seuil, 1993 et dans le BAAG, n° 67, juillet 1985, p. 85-105).

Bataille Georges, « Le Journal jusqu’à la mort », Critique, n° 46, 15 mars 1951, p. 212-218.

Bertrand Stéphanie, « L’art de la maxime dans le Journal de Gide. Quelques réflexions », in Sagaert Martine et Schnyder Peter (éds.), Actualités d’André Gide, Paris, Champion, 2012, p. 53-63.

Blanchot Maurice, « Gide et la littérature d’expérience », L’Arche, n° 23, janvier 1947, repris dans Les Critiques de notre temps et Gide, éd. Michel Raimond, Paris, Garnier, 1971.

Castera Christine, Evolution de l'être moral dans le Journal de Gide, mémoire de master en arts, Université McGill, Montréal, mars 1983. Adresse de première mise en ligne ici.

Canovas Frédéric, « La traversée du désir. Notes sur les "Notes sur André Gide et son Journal" de Roland Barthes. », Bulletin des Amis d'André Gide, n°142, avril 2004, p. 153-166.

Girard René, « Le Journal dans l’œuvre de Gide », in Marcel Arland et Jean Mouton (éds.), Entretiens sur André Gide, Centre international de Cerisy-la-Salle, Paris, Mouton et Cie, 1967.

Keypour David, « Le Journal fictif dans l'œuvre de Gide », Bulletin des Amis d'André Gide, n°82-83, avril-juillet 1989, p. 215-224.

Lambert Jean, « Journal. Extraits choisis par Pascal Mercier. », Bulletin des Amis d'André Gide, n° 148, octobre 2005, p. 433-470.

Lambert Jean, « Journal (extraits, suite). », Bulletin des Amis d’André Gide, n°149, janvier 2006, p. 111-148.

Lambert Jean, « Journal (extraits). », Bulletin des Amis d’André Gide, n°150, avril 2006, p. 315-354.

Lambert Jean, « Journal (extraits, suite). », Bulletin des Amis d’André Gide, n°151, juillet 2006, p. 509-546.

Lambert Jean, « Journal (extraits, suite) . », Bulletin des Amis d’André Gide, n°152, octobre 2006, p. 669-706.

Lambert Jean, « Journal (extraits, suite). », Bulletin des Amis d’André Gide, n°153, janvier 2007, p. 133-170.

Lambert Jean, « Journal (extraits, suite). », Bulletin des Amis d’André Gide, n°154, avril 2007, p. 291-330.

Lambert Jean, « Journal (extraits, fin). », Bulletin des Amis d’André Gide, n°155, juillet 2007, p. 463-500.

Marty Éric, « L’apologie de l’influence. La citation dans le Journal d’André Gide », Revue des sciences humaines, n° 196, 1984, p. 81-92.

Marty Éric, « Du Journal à l'écriture poétique. », Bulletin des Amis d'André Gide, avril-juillet 1989, p. 175-188.

Marty Éric, « Le Journal de Gide : poésie et vérité », in Claude Jeanet Masson Pierre (éds.), André Gide et l’écriture de soi, Lyon, Presses Universitaires de Lyon, 2002, p. 141-151.

Marty Éric, « Le Journal 1887-1925 d'André Gide », BAAG, n°113, janvier 1997, p. 91-96.

Marty Éric, « Genèse et Journal », Bulletin des amis d'André Gide, n° 142, avril 2004, p. 227-231.

Masson Pierre, « Gide et son Journal, ou Comment désespérer ses éditeurs. », Bulletin des Amis d'André Gide, n° 167, juillet 2010, p. 355-362.

Masson Pierre, « Gide 43-44 ou Du danger de publier son Journal en temps de guerre. », Bulletin des Amis d'André Gide, n° 168, octobre 2010, p. 465-478.

Masson Pierre, « Gide 43-44, ou Du danger de publier son Journal en temps de guerre. », Bulletin des Amis d'André Gide, n° 169, janvier 2011, p. 23-64.

Moutote Daniel, « La fonction créatrice dans le Journal 1889-1939 d'André Gide », Bulletin des Amis d'André Gide, n°82-83, avril-juillet 1989, p. 153-174.

Oliver Andrew, « Lecteur, lecture, lectrice : le Journal d'Éveline dans L'École des femmes d'André Gide », Bulletin des Amis d'André Gide, n°82-83, avril-juillet 1989, p.231-241.

Prince Gerald, « Les Cahiers d'André Walter et la fiction-journal », Bulletin des Amis d'André Gide, n°82-83, avril-juillet 1989, p. 225-230.

Sargaert Martine, « Le Journal 1926-1950. », Bulletin des Amis d'André Gide no117, janvier 1998, p. 115-119.

Uvenard Victorien, Le Journal chez André Gide, mémoire de première année de master réalisé sous la direction de M. Yves Ouallet, Université du Havre.

Vukuzic Zorica Maja, « Le piano touchant/touché : l'instrument du contretemps chez Gide, le cas du Journal et des Notes sur Chopin », SRAZ (Studia romanica et anglica zagrabiensia), Facultas philosophica Universitatis Studiorum Zagrebiensis, vol. LV, 79-101 (2010), p. 79-101.

H. Walker David, « Gill était-il vraiment aimable ? », Bulletin des Amis d'André Gide, n°116, octobre 1997, p. 458-459. 

Partiellement consacrés à Gide 

Coudreuse Anne, « Ça a débuté comme ça : sur quelques débuts de journaux d'écrivain », La Voix du regard, 1998, p.20-30. 

Lire la suite

Vous trouverez en bas de cette page plusieurs ressources critiques en ligne sur cette oeuvre. Elles figurent en couleur.

 

Le titre donné par Gide à ce cahier de notes commencé à peu près en même temps que l'écriture du roman des Faux-Monnayeurs, en juin 1919, et publié peu après le roman lui-même, en 1926, ne restitue pas bien sa complexité ni l'hybridité de sa forme. D'un côté, cette œuvre, organisée en deux « cahiers », qui font se succéder chronologiquement une suite de notations esthétiques pour l'essentiel, apparaît bien comme un journal de création (même si l’on note une petite inversion puisque le premier cahier couvre la période de juin 1919 à décembre 1921, tandis que le deuxième débute dès août 1921 pour s’achever en même temps que la rédaction des Faux-Monnayeurs, en juin 1925) ; Gide utilise d'ailleurs exactement le même support d'écriture que pour son journal personnel. De l'autre, les réflexions générales qui s'y déploient apparentent aussi l'œuvre à un essai sur le genre romanesque.

D'abord conçu par Gide pour son usage personnel, afin de l'aider à organiser ses pensées au moment où il se trouve enlisé dans la rédaction de son premier – et seul – roman, le Journal des Faux-Monnayeurs accompagne en fait l’écrivain durant toute la durée d’écriture des Faux-Monnayeurs. C’est que ce Journal apparaît vite à Gide d’un intérêt capital, qui forme le projet, sinon de le « vers[er] tout entier dans le livre, […] pour la majeure irritation du lecteur » (Journal des Faux-Monnayeurs), du moins d'en faire une œuvre indépendante. Si certains passages seront effectivement repris dans Les Faux-Monnayeurs, placés, le plus souvent, sous la plume d’Édouard ou dans ses propos, d’autres notes n’y trouveront pas leur place, tel cet étrange et long récit de rêve sur Proust consigné à la fin du Journal.

Le Journal des Faux-Monnayeurs constitue ainsi un document précieux sur la genèse des Faux-Monnayeurs, renseignant le lecteur sur les difficultés rencontrées par le romancier, mais aussi sur les sources de son écriture, Gide ayant pris soin d'adjoindre en appendices quelques articles de presse relatifs aux deux faits-divers repris dans Les Faux-Monnayeurs (le suicide des lycéens et le trafic de fausse monnaie), ainsi que des ébauches de dialogue. Le Journal des Faux-Monnayeurs apparaît aussi et surtout, en dépit de la méfiance et des réticences de Gide vis-à-vis de toute posture théorique, comme une théorie sur le genre romanesque, que l’écrivain aspire précisément à renouveler en profondeur. Il n’est pas loin de s’apparenter, même, à un manifeste esthétique, Gide y affirmant précisément et fermement les principes d’écriture – comme de lecture escomptée – qui gouvernent sa pratique, au-delà de son seul roman (le désir d’inquiéter, la nécessité d’être relu, etc.). « Cahier d’exercices » dédié à un autre romancier de son époque (Jacques de Lacretelle), le Journal des Faux-Monnayeurs témoigne in fine de l’intérêt constant et soutenu de Gide pour l’acte de création lui-même.

Stéphanie Bertrand

Bibliographie raisonnée

Éditions

Journal des Faux-Monnayeurs, in Romans et récits. Œuvres lyriques et dramatiques, t. 2, éd. David H. Walker, Paris, Gallimard, coll. Bibliothèque de la Pléiade, 2009, p. 519-582 (notices et notes p. 1248-1259).

Journal des Faux-Monnayeurs, Paris, Gallimard, coll. L’imaginaire, 1995.

Articles critiques

Hay Louis, « Autobiographie d'une genèse », Item, 2007.

Lioure Michel, « Le Journal des Faux-Monnayeurs de Gide et la conception du personnage », in Françoise Lioure (éd.), Construction/déconstruction du personnage dans la forme narrative au XXe siècle, Clermont-Ferrand, Association des publications de la faculté des lettres et sciences humaines, 1993, p. 17-37.

Walker David H., « En relisant le Journal des Faux-monnayeurs », in P. Masson et J. Claude (éds.), André Gide et l'écriture de soi, Lyon, Presses universitaires de Lyon, 2002, p. 89-101.

Lire la suite

Le site du CEG a été réalisé grâce au soutien de la Fondation Catherine Gide, avec la participation de l’Association des Amis d’André Gide. Il a été réalisé en partenariat avec Martine Sagaert, responsable du site originel andre-gide.fr, créé en 2006 avec des étudiant.e.s de l'I.U.T. des Métiers du Livre de Bordeaux.