Vous trouverez ici un appel à candidature pour un postdoctorat en recherches gidiennes à l'Université de Haute-Alsace.
Titre requis : Doctorat ès lettres, avoir effectué des recherches sur l’œuvre de Gide.
Début de l’engagement : 1er septembre 2018.
Le support est d’un an et renouvelable une fois.
Les candidat(e)s sont prié(e)s d'adresser, avant le 25 juin 2018, une lettre de motivation, un CV complet et une bibliographie par courriel à :
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L’audition des candidat(e)s retenu(e)s est prévue fin juin 2018.
Le livre Gide face à Dostoievski. Par-delà le mariage du Bien et du Mal publié par Carmen Saggiomo effectue une exploration systématique de l'étude qu’André Gide a consacrée à l’écrivain russe Dostoïevski, dans l'ouvrage homonyme publié en 1923 chez Plon à Paris. Il s’agit d’un écrit que Daniel Moutote a défini comme "le chef-d’œuvre critique" de Gide et Eric Marty comme une œuvre de "philosophie de la littérature".
Carmen Saggiomo fait émerger de cette œuvre gidienne trois plans : le théâtre des idées énoncées par les personnages dostoïevskiens ; la fluidité de la pensée de Dostoïevski qui se soumet à ces idées ; la pensée de Gide qui se soumet à celle de Dostoïevski. La recherche ne souhaite pas seulement mettre en lumière le premier et le deuxième plan, mais également éclairer le troisième, en reconstruisant, à travers les idées que Gide sème tout au long de son parcours, sa pensée explicite et implicite, et parfois même inconsciente.
Cette étude, après avoir sondé la méthode critique de Gide et la méthode de composition de Dostoïevski, dégage les nœuds thématiques qui émergent des réflexions du premier et des personnages du second : l’analyse des contradictions entre les passions, la critique épistémologique des mots (observés dans leur incapacité de cueillir la fluidité de la vie), la question anthropologique de la spontanéité, la discussion spéculative des mythes du nihilisme, la comparaison entre Nietzsche et Dostoïevski, la confrontation entre l’esprit critique français et celui de l’âme russe, la question des Nations et du sentiment européen. Il peut ainsi en découler un double effet herméneutique : faire lire Dostoïevski à travers Gide et faire lire Gide à travers Dostoïevski.
Dans ce parcours, les différentes formes du mal, les diverses déclinaisons du nihilisme, les figures distinctes des nihilistes et les multiples typologies de la gratuité sont reconstruites, alors qu’est mise en discussion, entre autres, la durabilité même de la thèse gidienne selon laquelle les idées des personnages dostoïevskiens devraient être considérées comme relatives aux circonstances dans lesquelles elles sont prononcées. D’autres noyaux fondamentaux émergent donc : la question de l’art, le statut de la littérature, la discussion sur les influences entre les auteurs, la comparaison entre l’inspiration et le travail littéraire, la problématique de l’humanisme et de l’antihumanisme. En particulier, à propos de l’interrogation sur le mal, on considère la thèse gidienne selon laquelle il n’y a pas de saints parmi les artistes et il n’y a pas d’artistes parmi les saints, vu que pour Gide la présence du mal est considérée comme inévitable, non seulement dans la création artistique, mais également dans toute expérience humaine. On met également en évidence l'approche analogique avec laquelle, selon la perspective gidienne, Dostoïevski résout le problème du rapport entre l’individualisme et la renonciation à l’individualité, entre le nationalisme et le sentiment cosmopolite, entre l’Evangile interprété selon une sensibilité anarchique et l’Evangile interprété selon une sensibilité bouddhiste.
Ce livre, comme le souligne également Pierre Masson dans sa préface, a un atout singulier : il parvient à identifier un fil d’Ariane afin de permettre au lecteur de se désenchevêtrer du labyrinthe des questions littéraires, psychologiques, éthiques et philosophiques complexes, que Gide, consciemment ou inconsciemment, a semé à travers son œuvre.
Intervention de Jean-Pierre Prévost
Programme des Journées doctorales
Dans le cadre des Journées Doctorales des Humanités organisées du 31 mai au 1er juin sur le Campus de l'Université de Haute-Alsace (UHA) à Mulhouse, a eu lieu le jeudi 31 mai une rencontre avec Jean-Pierre Prévost, réalisateur et auteur de plusieurs livres consacrés à André Gide. Jean- Pierre Prévost a obtenu, avec Pierre Masson, le Prix Émile Faguet 2017 de l’Académie française pour André Gide et Oscar Wilde. Deux immoralistes à la Belle époque (Paris, Editions Orizon, 2016), et vient de publier un nouvel album : André Gide, André Malraux. L’amitié à l’œuvre, 1922-1951 (Paris, Éditions Gallimard et Fondation Catherine Gide, 2018).
Le programme de cette soirée gidienne a vu se succéder quatre temps forts :
à 17h, une conférence de Jean-Pierre Prévost intitulée "André Gide, Un petit air de Famille, la fabrique du film" et consacrée aux coulisses de la réalisation du film ;
celle-ci a été suivie d'une discussion avec le réalisateur ;
à 17h50 a été projeté le film de Jean-Pierre Prévost, André Gide, Un petit air de Famille ;
enfin, à 18h40, un débat avec Paola Codazzi (docteure, auteure d'une thèse sur André Gide et la Grande Guerre. L’émergence d’un esprit européen) et Paola Fossa (doctorante, thèse en cours sur les Reflets gidiens dans les revues culturelles italiennes du début du XXème siècle) est venu clore cette rencontre gidienne.
Archives André Gide
Réalisé en 2007, le film André Gide, Un petit air de famille se présente comme un entretien entre le réalisateur et Catherine Gide, la fille de l'auteur des Caves du Vatican, et d'Élisabeth van Rysselberghe, née en 1923 et reconnue officiellement par son père après la mort de son épouse, Madeleine Gide, en avril 1938. Parallèlement à la En s'appuyant sur des documents inédits, Catherine Gide revient sur ses rapports avec son père et témoigne de ses rencontres avec de grandes figures de l'histoire politique et artistique de son temps, d'Indira Gandhi à Marc Allégret. Le film a été prolongé par la publication, en 2010, d'un album de photographies intitulé André Gide, Un album de famille, publié chez Gallimard et dont il sera aussi question lors de cet échange.
" André Gide, Un petit air de famille, le documentaire réalisé par Jean-Pierre Prévost, complète judicieusement les textes précédents. Catherine Gide revient sur les lieux d'autrefois. Dans le Var, à La Bastide Franco. À Saint-Clair, où se trouvait l'atelier de son grand-père, le peintre Théo Van Rysselberghe, le mari de la Petite Dame. À Bex, en Suisse. À Cabris. Avec naturel et vivacité, elle parle de sa grand-mère, de sa mère, de Marc Allégret, de Pierre Herbart et bien sûr de son père. En la regardant, on ne peut s'empêcher de penser à Gide. Elle a cette même aptitude à saisir l'instant, cette même curiosité devant toute nouveauté. Elle est à nulle autre pareille. Elle désoriente et surprend. Elle est exquise." Martine Sagaert, "Du côté d'André Gide" (L'Humanité.fr, samedi 7 avril 2007) .
La rencontre avec Jean- Pierre Prévost aura lieu à l'Université de Haute-Alsace (Campus de l'Illberg, Faculté des Sciences et Techniques, 18, rue des Frères Lumière), à Mulhouse.
Venez nombreux !
Cet article a été rédigé par Léo Dentel, étudiant de L3 Humanités et stagiaire au Centre d'Etudes Gidiennes au mois de mai 2018.
Paola Codazzi et Peter Schnyder organisent, du 14 au 16 mars 2019, à Paris, un colloque consacré à l'écriture épistolaire de Gide - la plus importante, au moins quantitativement, du XXe siècle. Ce colloque international et pluridisciplinaire est organisé à l’occasion du 150e anniversaire de la naissance de l’auteur (1869-2019).
L'argumentaire est disponible ici.
Les propositions de communication (nom, prénom, adresse postale et courriel, statut, institution, titre de travail, bref argumentaire - 300 mots environ) sont à envoyer avant le 15 juillet 2018 à Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser..
Parc et château de Colpach
La sortie annuelle de l’Association des Amis d'André Gide a eu lieu le samedi 26 mai 2018.
Voici le programme de cette journée récréative, sur la trace des lieux aimés et fréquentés par André Gide :
9 h 50 Accueil à la gare de Luxembourg (horaires indicatifs : Paris-Luxembourg 7h40- 9h51).
10 h Départ en autocar pour Dudelange. Court arrêt pour voir la demeure des Mayrisch où Gide a commencé la rédaction des Faux-Monnayeurs.
11 h Départ pour Colpach. Pendant le trajet, Germaine Goetzinger évoque Aline et Émile Mayrisch.
11 h 45 Arrivée à Colpach. Présentation du château et projection d'un diaporama.
13 h Déjeuner.
14 h 30 Visite du parc (la tombe des Mayrisch, les prestigieuses statues disséminées dans le parc).
15 h15 Départ pour Luxembourg -Ville. Arrivée par le Kirchberg (ville du XXIe siècle et des institutions européennes).
16 h 30 Promenade pédestre dans la vieille ville, guidée par André Sosson.
17 h 30 Retour à la gare et départ (horaires indicatifs : Paris-Luxembourg 18h09-20h20).
La sortie était ouverte à toute personne intéressée.
Le groupe autour de la tombe des Mayrisch
Source de la première image : https://www.visitluxembourg.com/fr/adresse/parkgarden/parc-de-colpach
Enrico Guerini, docteur en littérature française de l'Université de Bologne, vient de publier aux éditions de L'Harmattan L'Aveu homosexuel dans les oeuvres autobiographiques d'André Gide et de Julien Green.
Parution 4 mai 2018 • 244 pages
Présentation de l'éditeur :
Les autobiographies d'André Gide et de Julien Green peuvent être considérées comme de véritables modèles de confession homosexuelle ; mais s'il est vrai que les deux écrivains se mettent à nu dans ces textes, il faut bien reconnaître qu'ils le font de manière très biaisée, à travers de multiples détours. Cet ouvrage propose une analyse de ces stratégies.
Véronique Mendou Mendou soutiendra sa thèse, « L'écriture de l'enfance au XXe siècle chez Gide, Montherlant, Green, Bazin et Sartre », le 27 avril 2018 à 9h30 à l'Université de Haute-Alsace (Mulhouse).
Cette thèse a été préparée sous la direction de Peter Schnyder (Université de Haute-Alsace).
Le jury sera composé de Frank LESTRINGANT (Université de Paris-Sorbonne), Rodica POP (Université Babes-Bolyai Cluj-Napoca, Roumanie), Martine SAGAERT (Université de Toulon), Peter SCHNYDER (Université de Haute-Alsace) et Frédérique TOUDOIRE-SURLAPIERRE (Université de Haute-Alsace).
Avant-propos de Peter Schnyder
Coédition Gallimard / Fondation Catherine Gide
Paola Codazzi a soutenu sa thèse, « André Gide et la Grande Guerre. L’émergence d’un esprit européen », le 23 avril 2018. Cette thèse en cotutelle a été préparée sous la direction de Anna Paola Soncini (Università di Bologna) et de Peter Schnyder (Université de Haute Alsace)
Le jury était composé de Bruna Conconi (Università di Bologna), d’Éric Lysøe (Université Clermont Auvergne), de Peter Schnyder (Université de Haute Alsace) et de Roumiana Stantcheva (Sofia University St. Kliment Ohridski).
Colloque de Metz, mai 2015.
Alain Goulet, spécialiste des Caves du Vatican, a créé au début des années 2000 une édition génétique de cette oeuvre sur CR-ROM. Le contenu de ce CD-ROM est à nouveau accessible à l'adresse suivante :
https://www.dhi.ac.uk/gide-les-caves-du-vatican
Cette édition en ligne reproduit la version originale du logiciel publiée sur CD-ROM en 2001 ; aucune modification n’y a été apportée concernant sa structure ainsi que son contenu. Toutefois, l’évolution de la technologie a pour conséquence que certaines fonctions (notamment les fonctions de recherche (Entrées)) n’opèrent plus correctement ; mais tous les fichiers restent accessibles.
Cette Édition génétique des « Caves du Vatican » d’André Gide a été réalisée par l’« André Gide Editions Project de l’université de Sheffield ».
Bonne découverte !
Les 5es Journées Catherine Gide, organisées par la mairie du Lavandou
en collaboration avec la Fondation Catherine Gide et l'Association des Amis d'André Gide,
ont eu lieu comme chaque année au Lavandou (Var), les 7 et 8 avril 2018.
Lieu de ces 5e Journées : Villa Théo, 19 Avenue Van Rysselberghe, Le Lavandou.
9h30
Pierre Masson : "France-Belgique 1900, au carrefour des arts et des lettres"
10h30
Marc Quaghebeur : "Edmond Deman, histoire d’un éditeur"
11h30
Visite commentée de l’exposition
14h30
Pierre Mathieu : "Petite histoire du symbolisme, en littérature et en art"
15h30
Nicole Tamburini : "Illustration et ornementation du livre, la modernité des éditions Deman"
16h30
Nathalie Trouveroy-Fontainas : "Adrienne et Luc Fontainas, biographes de Deman"
10h30
Pierre Masson et Olivier Monoyez : "Gide et les peintres à partir des archives de la Fondation des Treilles"
Oxford University Press est heureuse d’annoncer la publication du livre Diaries Real and Fictional in Twentieth-Century French Writing par Sam Ferguson, chercheur à l’université d’Oxford.
Ce livre, tiré de la thèse soutenue par Sam Ferguson à Oxford en 2014 (thèse dirigée par Ann Jefferson et Toby Garfitt, avec comme autres membres du jury Michael Sheringham et David H. Walker), est le premier ouvrage portant sur l’ensemble de l’histoire du journal intime dans le champ des lettres françaises tout au long du vingtième siècle. A travers l'étude des oeuvres diaristiques d'André Gide, Raymond Queneau, Roland Barthes et Annie Ernaux, l'ouvrage retrace l’histoire des expériences variées que les écrivains ont entretenues avec le genre du journal – fictif comme réel – et met en évidence l’importance du journal dans la vie littéraire.
La première moitié du livre est consacrée aux journaux de Gide, et dans la deuxième moitié (traitant des années 1940 jusqu’à aujourd’hui) il est souvent question de l’influence de Gide sur les nouvelles générations d’écrivains.
Table de matières :
Introduction
Part I: Andre Gide's diary-writing
1. Les Cahiers d'Andre Walter
2. Paludes
3. Le Journal des Faux-monnayeurs
4. The Journal 1889-1939
Part II: Diary-writing after Gide
5. Raymond Queneau's Œuvres completes de Sally Mara
6. The Return of the diary in Barthes’s ‘Vita Nova’
7. Annie Ernaux: The place of the diary in modern life-writing
Conclusion
Sam Ferguson, Diaries Real and Fictional in Twentieth-Century French Writing, Oxford, Oxford University Press, 2018, 272 pages.
Date de parution : 22 mars 2018.
Lien vers la page du livre sur le site d'Oxford University Press.
Comme chaque année, la section nord-américaine de l'Association des Amis d'André Gide organise une session Gide lors du congrès de la MLA (Modern Language Association), dont le prochain aura lieu à Chicago du 3 au 6 janvier 2019.
2019 marquant le 150e anniversaire de la naissance de Gide, les organisateurs sollicitent cette fois des réflexions sur l'influence de Gide en tant que romancier, dramaturge, humaniste ou activiste pour les droits des homosexuels et des femmes.
Les communications peuvent se faire en français ou en anglais.
Les propositions de 250 à 300 mots sont à envoyer avant le 19 mars 2018 à Christine Armstrong (Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.) et Pamela Genova (Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.).
Bonjour à tous, élèves, enseignants, et curieux de l'oeuvre de Gide,
Vous trouverez ici de nombreuses ressources pour préparer au mieux l'épreuve du baccalauréat susceptible de porter sur Les Faux-Monnayeurs et le Journal des Faux-Monnayeurs de Gide :
- une notice de présentation des Faux-Monnayeurs accompagnée d'une bibliographie
- une notice de présentation du Journal des Faux-Monnayeurs accompagnée d'une bibliographie
- un ensemble de ressources en ligne dont
- une réflexion sur les réticences éventuelles face à la question de "l'immoralisme" de/dans l'oeuvre
- une présentation succincte de la vie de Gide
... et bien d'autres choses encore !
Bonne lecture !
Colloque interdisciplinaire organisé par Vincenzo Mazza (Université de Montpellier III)
du 7 au 9 décembre 2017 à Paris.
Alors que le théâtre accompagne la totalité du parcours d’écrivain d’André Gide et que ses tentatives et ses réussites emplissent copieusement sa correspondance, ses notes personnelles et de nombreuses pages de sa biographe d’exception – Maria Van Rysselberghe –, la plus grande part de sa production dramatique reste méconnue et peu étudiée. Depuis presque trois quarts de siècle, deux moments demeurent fondamentaux pour la compréhension de son apport au théâtre. Tout d’abord, les huit tomes du Théâtre completpubliés entre 1947 et 1949, qui constituent un objet précieux pour les chercheurs. Le projet – voulu par Richard Heyd et accepté avec enthousiasme par Gide – a obligé l’auteur à réunir sa production dramatique et à la considérer comme un ensemble autonome. Cette édition définitive et testamentaire du théâtre de Gide permet, entre autres, de révéler l’écart significatif avec les premières éditions de ses pièces qui correspondent forcément aux différentes époques auxquelles elles ont été produites. La deuxième opération éditoriale, qui touche l’exégèse du travail de Gide au théâtre, est l’étude de Jean Claude, parue en 1992. Cette réflexion a occupé une place restée vacante depuis trop longtemps. De plus, elle a montré la voie à de nouvelles études.
Les nombreuses initiatives scientifiques organisées par les Universités de Nantes, de Lorraine et de Haute-Alsace, la Fondation des Treilles, etc., promues par l’Association des Amis d’André Gide et la Fondation Catherine Gide, répondent à l’exigence constante d’interroger l’œuvre de Gide. Le colloque interdisciplinaire André Gide et le théâtre. Un parcours à re-tracer se veut une tentative de répondre à quelques-unes des questions soulevées par Jean Claude, et indique clairement au moins deux domaines d’investigation : « De fait, si l’on veut étudier les rapports de Gide avec le théâtre, c’est toute la question de la double existence de l’œuvre dramatique qui intervient : son existence littéraire et son existence scénique. Il importe de savoir comment l’écrivain a envisagé cette double existence, d’analyser les contradictions que cet aspect a pu entraîner dans ses jugements, comment elles ont été vécues et éventuellement résolues. »
Les idées de Gide sur le théâtre ne se retrouvent pas seulement dans son écriture dramatique, mais également dans ses échanges avec des hommes de théâtre comme Jacques Copeau, Jean-Louis Barrault, Charles Dullin, Aurélien Lugné-Poe, Jean Mercure, Jean Vilar etc. En filtrant sa correspondance et son Journal à l’occasion de ses plongées dans l’art dramatique, on distingue autant le désir d’arriver à avoir une place dans la dramaturgie de son temps que celui de faire entendre et voir son monde théâtral. Et si l’on relit le Journal à propos de son Œdipe : « Ce n’est pas l’émotion qui m’importe et que je cherche à obtenir : c’est à votre intelligence que je m’adresse. Je me propose, non de vous faire frémir ou pleurer, mais de vous faire réfléchir », ne peut-on pas affirmer, a posteriori, qu’il s’agit, plus que d’un théâtre littéraire, d’un théâtre qui évoque et qui anticipe en France celui de Brecht ?
On reproche à Gide l’absence de succès de Saül, nonobstant l’apport de Copeau et, comme il dira lui-même à Barrault d’avoir « jeté [son] filet trop bas » concernant sa pièce sociale Robert ou l’intérêt général. À cela, on peut répondre qu’il a même obtenu des résultats aux guichets avec les mises en scène de George s Pitoëff et Vilar pour Œdiperespectivement en 1932 et 1951 et avec Barrault qui a monté sa traduction d’Hamlet en 1946, et leur adaptation du Procès de Kafka au Théâtre Marigny en 1947.
L’ambition de cette rencontre, rendue possible grâce au soutien de la Fondation Catherine Gide et de son président, Peter Schnyder, mais également de la Maison d’Espagne, du Département des arts du spectacle de la Bibliothèque nationale de France, du groupe de recherche E.S.T. – Études sur le théâtre et de l’Institut de recherche en langues et littératures européennes (ILLE EA 4363), est celle d’inviter les chercheurs à centrer leur attention sur le travail de Gide au théâtre, pour susciter une nouvelle vague de réflexions.
Journée d'étude organisée par Carmen Saggiomo (Università degli studi della Campania) et Jean-Michel Wittmann (Université de Lorraine)
le 2 novembre 2017 à Caserte (Università degli studi della Campania, Italie).
Carmen Saggiomo, Jean-Michel Wittmann, Emilia Surmonte & Pierre Masson.
L'inauguration de la "Villa Théo", lieu de prédilection du peintre Théo Van Rysselberhhe, aura lieu le vendredi 10 novembre à 10h, au Lavandou.
Toutes les informations pratiques se trouvent sur la page de l'évènement.
En 2007, la ville du Lavandou, attachée à la sauvegarde de son patrimoine et soucieuse de son rayonnement culturel, a acquis la maison du peintre Théo Van Rysselberghe (1862-1926), afin d'y installer l’Association de l’Atelier des Arts Plastiques. Au cours de ces années de fonctionnement, une idée a germé : transformer cette maison, après une importante réhabilitation qui en conserverait l’esprit, en centre d’art, en lieu de mémoire, d’expositions et de création en relation avec le "Chemin des peintres".
Au début du XXe siècle, le quartier de Saint-Clair fut l’un des lieux où se cristallisa le phénomène de la résidence de bord de mer, inspirant bien des artistes. L’architecte de La Hune, la résidence tropézienne de Signac, Octave Van Rysselberghe, y fit notamment construire ou modifier plusieurs villas dont la maison-atelier de son frère Théo qui souhaitait s'installer sur les rives de la Méditerranée, non loin de son grand ami, le peintre Henri-Edmond Cross (1856-1910). Deux peintres qui ont souhaité être inhumés au cimetière local, témoignant ainsi leur attachement au Lavandou, et que l’histoire de l’art
redécouvre depuis quelques années.Conserver l'âme de cette maison, légitimement rebaptisée Villa Théo, tout en la rendant fonctionnelle à l’accueil du public et d’événements culturels, tel était le défi du chantier qui vient de s’achever. Après ces travaux, les membres de l’Atelier des Arts Plastiques ont repris possession de l’espace entièrement repensé qui leur est désormais réservé au rez-de-chaussée. L’ancien atelier de l’artiste au premier étage devient un lieu d'expositions, accessible par le jardin qui, lui aussi, a été réaménagé avec réinstallation d'un lavoir et création d'une petite esplanade où pourront s'organiser des concerts et des manifestations de plein air. Quant au deuxième étage, il pourra accueillir à terme des résidences d'artistes ou d’écrivains. Il ne reste plus qu’à aller s’asseoir sur le banc de pierre où Théo aimait s'installer et, comme lui, succomber à la magie du lieu.
Colloque international organisé par l'Institut de Recherche en Langues et Littératures Européennes (ILLE - EA 4363)
En 1988, le Centre de civilisation française de l’Université de Varsovie organisait un colloque intitulé « Chopin et les Lettres », révélant ainsi aux chercheurs un filon qui demeure aujourd’hui en grande partie inexploité. Quelque trente ans plus tard, nous voudrions donc revenir sur cette question, et l’aborder selon des perspectives nouvelles.
Notre idée est d’étudier le dialogue qu’écrivains et artistes entretiennent avec Frédéric Chopin. Il y a ceux qui furent les intimes du compositeur – à commencer par George Sand – et ceux qui fréquentèrent assidument son œuvre – à commencer par André Gide ; ceux qui, à l’instar d’André Maurois, célèbrent « le plus lunaire et le plus tendre » des compositeurs, et ceux qui, comme Dominique Jameux, exaltent un « musicien du déchirement, porté à la violence » ; ceux, innombrables, qui admirent Chopin, et ceux – bien plus rares – qui osent écrire, avec Romain Rolland : « Je n’aime pas Chopin. »
Voici quelques-uns des axes (non exclusifs) qui structureront notre réflexion collective:
– En quoi la littérature a-t-elle contribué à la formation de la figure (pour ne pas dire du mythe) de Chopin ?
– Qu’apporte l’œuvre de Chopin à la littérature ? Peut-on écrire à la manière deChopin ? L’œuvre de Chopin est-elle l’expression d’un ethos artistique qui serait praticable en littérature ?
– Ces mêmes questions peuvent tout aussi bien s’appliquer à la peinture : car le portrait du compositeur par Delacroix a, c’est une évidence, concouru à la création de ce qu’on peut appeler un imaginaire Chopin. En outre, l’œuvre de Chopin a directement inspiré les peintres – on peut penser notamment aux vingt-quatre Préludes du musicaliste Gustave Bourgogne.
– Le discours philosophique sur Chopin a-t-il influencé les écrivains et les artistes ? Chacun connaît les pages de Jankélévitch sur le musicien. On se souvient aussi que Nietzsche se réjouissait que le compositeur polonais ait « libéré la musique des influences allemandes, de la propension à la laideur, au morne, à l’esprit petit-bourgeois, à la lourdeur et à la pédanterie ». Mais dans quelle mesure ce parti-pris nietzschéen a-t-il présidé à l’organisation d’un discours contre Wagner et pourChopin dans la littérature française de la Belle Époque, puis de l’entre-deux-guerres ? Et, par ailleurs, les réflexions d’Adorno sur Chopin ont-elles orienté les spéculations du compagnon d’exil du philosophe à Pacific Palisades, Thomas Mann, qui, précisément, commençait en 1943 à rédiger le Docteur Faustus ?
Bien entendu, toutes les propositions qui nous feront découvrir d’autres aspects de la question qui nous occupe seront les bienvenues. Il semble notamment indispensable, pour qui veut comprendre le rôle de la figure de Chopin dans la littérature, de connaître les lectures du compositeur, de savoir quelles furent ses admirations littéraires, etc.
Enfin, dans le cadre des liens privilégiés qui unissent l’Institut de recherche en Langues et Littératures Européennes et la Fondation Catherine Gide, nous voudrions consacrer tout spécialement une demi-journée à la présence de Chopin dans l’œuvre d’André Gide – question qui a déjà été abondamment traitée, mais qui mérite, nous semble-t-il, de l’être sous de nouveaux angles.
Les langues de travail du colloque seront le français, l’anglais et l’allemand.
Bibliographie indicative :
Agresta Rosalba, « Présences de Chopin en Angleterre, 1833-1860 : la critique musicale, les concerts, les éditeurs », thèse de doctorat en Histoire de la Musique, sous la direction de Catherine Massip, EPHE, 2011.
Bernstein Suzan, Virtuosity of Nineteenth Century : Performing Music and Languagein Heine, Liszt and Baudelaire, Stanford, Stanford University Press, 1998.
Bloom Peter (dir.), La Musique à Paris dans les années 1830, New York, Pendragon Press, 1986.
Böschenstein Bernhard, « Chopin dans la poésie allemande du XXe siècle. Deux exemples : Benn et Enzensberger », in Jacqueline Waeber (éd.), La Note bleue, Bern, Peter Lang, 2006, p. 287-298.
Brunel Pierre, Aimer Chopin. Musique et musiciens, Paris, PUF, 1999.
Brunel Pierre, Basso continuo : musique et littérature mêlées, Paris, PUF, 2001.
Clément Jean-Yves, Les Deux Âmes de Frédéric Chopin [2009], nouvelle édition revue et augmentée, Paris, Le Passeur éditeur, 2017.
Edlund Bengt, Chopin : the Preludes and Beyond, Frankfurt am Main, PL Academic Research, 2013.
Eigeldinger Jean-Jacques (dir.), La Musique en France à l’époque romantique, 1830-1870, Paris, Flammarion, 1991.
Eigeldinger Jean-Jacques, Chopin, âme des salons parisiens, 1830-1848, Paris, Fayard, 2013.
Gide André, Notes sur Chopin [1931], Paris, Gallimard, 2010.
Goldberg Halina, The Age of Chopin : InterdisciplinaryInquiries, Bloomington/Indianapolis, Indiana University Press, 2004.
Henderson Robert L., « Chopin and the Expressionists », in Music and Letters, vol.41, no 1, janvier 1960, p. 38-45.
Hirt Katherine, When Machines Play Chopin : Musical Spirit and Automation inNineteenth-Century German Literature, Berlin/New York, De Gruyter, 2010.
Hug Vanja Jacqueline et Thomas Steiner (éds.), Chopin et son temps : actes descinquièmes rencontres internationales harmoniques [Lausanne, 2010], Bern, Peter Lang, 2016.
Jameux Dominique, Chopin, ou la fureur de soi, Paris, Buchet-Chastel, 2014.
Jankélévitch Vladimir, Chopin et la nuit [1942], in Le Nocturne : Fauré ; Chopin et lanuit ; Satie et le matin, Paris, Albin Michel, 1957.
Kobylanska Krystyna, Natchnieniem poetov. W setna rocznice smierci [FrédéricChopin, source d’inspiration pour les poètes. Pour le centenaire de sa mort], Warsaw, W. Galster, 1949.
Komur-Thilloy Greta et Pierre Thilloy, André Gide ou l’art de la fugue. Musique etlittérature, Paris, Classiques Garnier, 2017.
Lisboa de Mello Ana Maria (éd.), Frederic Chopin e os 200 anos do Romantismo noOcidente, Porto-Alegre, Faculdade porto-alegrense de educação, ciências e letras, 2010.
Sala Luca (éd.), « Grandeur et finesse » : Chopin, Liszt, and the Parisian MusicalScene, Turnhout, Brepols, 2013.
Moins Claude, « Sand, Chopin, Delacroix : autour de quelques portraits », in LesAmis de George Sand, no 18, 1995, p. 19-29.
Naliwajek Zbigniew, Hanna Wroblewska-Strauss et Joanna Zurowska (éds.), LaFortune de Frédéric Chopin, Warsaw, TiFC, 1995.
Pasternak Boris, « Chopin », in Leningrad, 1945.
Pourtalès Guy de, Chopin ou le poète, Paris, Gallimard, 1926.
Przybyszewski Stanislaw, Zur Psychologie des Individuums. I. Chopin und Nietzsche, Berlin, Fontane, 1892.
Rambeau Marie-Pierre, Chopin dans la vie et l’œuvre de George Sand, Paris, Société d’Édition Les Belles Lettres, 1985.
Rambeau Marie-Pierre, Chopin : l’enchanteur autoritaire, Paris, L’Harmattan, 2005.
Rosen Charles, La Génération romantique : Chopin, Schumann, Liszt et leurscontemporains, traduit de l’anglais par Georges Bloch, Paris, Gallimard, 2002.
Sacre Guy, La Musique de piano, en 2 vols., Paris, Robert Laffont, 1998.
Samson Jim (éd.), The Cambridge Companion to Chopin [1992], Cambridge, Cambridge University Press, 2002.
Smialek William et Maja Trochimczyk, Frédéric Chopin : A Research and InformationGuide [2000], New York/London, Routledge Music Bibliographies, 2015.
Szulc Tad, Chopin in Paris : The Life and Times of the Romantic Composer, New York, Scribner, 1998.
Treitler Leo, Reflections on Musical Meaning and its Representations, Bloomington, Indiana University Press, 2011.
Żurowska Joanna (éd.), Frédéric Chopin et les Lettres, actes du colloque franco-polonais [Warsaw, décembre 1988], Warsaw, Éditions de l’Université de Warsaw, 1991.
Organisateurs
Peter Schnyder & Augustin Voegele
Comité scientifique
Pierre Brunel, Professeur émérite, Université Paris-Sorbonne
Nikol Dziub, Docteure, Université de Haute-Alsace
Luc Fraisse, Professeur, Université de Strasbourg
Greta Komur-Thilloy, Professeure, Université de Haute-Alsace
Pierre Masson, Professeur émérite, Université de Nantes
Paul-Philippe Meyer, PRAG, Université de Haute-Alsace
Maryvonne de Saint-Pulgent, Présidente de la Fondation des Treilles
Peter Schnyder, Professeur émérite, Université de Haute-Alsace
Pierre Thilloy, compositeur
Frédérique Toudoire-Surlapierre, Professeure, Université de Haute-Alsace
Augustin Voegele, ATER, Aix-Marseille Université
Jean-Michel Wittmann, Professeur, Université de Lorraine
Modalités de proposition
Les propositions (1/2 page environ), accompagnées d’une brève notice bio-bibliographique, sont à envoyer à Augustin Voegele avant le 30 novembre 2017.
Frais d’inscription
50 € (25 € pour les doctorants). Les chercheurs de l’UHA et les membres de l’ILLE sont exonérés de droits d’inscription. Les repas et une nuit d’hôtel seront offerts en échange aux participants.
Publication des actes
Sous réserve d’acceptation des articles, le colloque fera l’objet d’une publication. Les Actes du colloque seront publiés au plus tard au deuxième trimestre 2019. C’est pourquoi il sera demandé aux participants d’envoyer leur texte avant le 1er septembre 2018.
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Savoir se libérer des maux de ses ancêtres Article du Monde, 17 septembre 2012. |
La psychogénéalogie invite à explorer son passé familial, afin d'éviter la répétition d'événements douloureux. La célèbre phrase d'André Gide "Familles, je vous hais" reflète, à l'extrême, l'ambivalence amour-haine, parfois inconsciente, que chacun entretient avec sa famille. Peut-être l'écrivain aurait-il tiré parti d'une séance de psychogénéalogie, cette discipline qui mêle psychologie, psychanalyse et sociologie ? Elle nous apprend qu'on hérite autre chose de ses aïeux qu'un regard bleu azur ou une tendance à la colère : une part de leur vécu douloureux. Deuils non accomplis, secrets de famille, traumatismes non digérés, non-dits... Nous sommes là au coeur du transgénérationnel, qui concerne tout ce qui est transmis inconsciemment de génération en génération au sein d'une même famille. |
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Article de Pascal Morand dans Les Echos.fr, 29 juin 2017. |
Pierre Bergé était un homme des Lumières. Il incarnait ce que Michel Foucault disait de la modernité qui doit être une posture. Il faut inlassablement combattre pour la liberté, la diversité, la culture, la connaissance, de même qu'il faut dénoncer les artifices et les conventions dès lors qu'elles contredisent ces valeurs. La vieillesse commence quand on cesse de s'indigner, aimait à dire Pierre Bergé se référant à André Gide. Face à la montée lancinante d'un obscurantisme aux différents visages, « nous sommes entrés en résistance ». Tels sont les mots qu'il prononça en janvier 2017 lors du dîner de la mode au Sidaction, dans un discours de mobilisation puissant et émouvant. |
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Article de Pierre de Gasquet dans Les Echos Week end, 29 septembre 2017. |
Parfois, Philippe Besson sursaute. Ainsi, lorsque le candidat lui confie que son roman préféré est Les Nourritures terrestres d'André Gide. « Voilà un choix bien étonnant » pour un homme qui « certes, est vibrant, désirant, hardi, mais qui dans le même temps, s'oblige à une certaine ascèse, dissimule ou censure parfois ses sentiments profonds, ne se laisse jamais véritablement aller, contrôle presque tout. Mon étonnement persiste aujourd'hui puisque l'homme demeure, à certains égards, un coffre-fort cadenassé. » |