Colloque international André Gide et les femmes
Les jeudi 10 et vendredi 11 novembre 2022 à la Maison de la littérature de Québec
La question de l’identité sexuelle occupe une place centrale dans l’œuvre d’André Gide, dont la vocation artistique est née du sentiment de n’être « pas pareil aux autres ». Dans une société qui condamnait l’homosexualité au nom de la morale comme de l’hygiène sociale, une telle quête d’identité ne pouvait passer que par une remise en question méthodique, d’abord secrète, ensuite explicite, du discours social de l’époque, qui dépasse d’ailleurs le cadre de cette œuvre. Une telle entreprise critique impliquait en effet pour Gide une réévaluation complète des normes et des représentations de l’époque. En sapant les fondements de la domination liée à l’orientation sexuelle, elle prend du même coup une valeur à la fois plus générale et plus radicale : elle interroge aussi la représentation de la femme comme son statut dans la société, d’abord indirectement, puis frontalement, avec la trilogie de L’École des femmes.
Des Cahiers d’André Walter, œuvre de jeunesse écrite pour convaincre « Emmanuèle » (sa cousine Madeleine) de l’épouser, à Et nunc manet in te, en passant par Isabelle et la trilogie de L’École des femmes, la figure féminine est en tout cas omniprésente, quel que soit le genre pratiqué. Trop souvent et trop rapidement ramenée à la problématique notation du Journal (« Les plus belles figures de femmes que j’ai connues sont résignées », écrit-il en 1907), la représentation gidienne de la femme est cependant plus complexe que ne peut le laisser penser une première lecture de son œuvre : sans échapper ni à l’idéalisation (en particulier dans les œuvres de jeunesse), ni à la caricature (par exemple dans les pièces de théâtre), la représentation de la femme gagne en densité et en ambivalence, au fur et à mesure que se développe l’entreprise gidienne de falsification des valeurs et de remise en question des normes morales et sexuelles de son temps, peut-être aussi en raison de l’influence exercée sur Gide par un certain nombre de femmes de son entourage avec lesquelles il a pu nouer des relations profondes et complexes (la Petite Dame, Elizabeth Van Rysselberghe, Dorothy Bussy, puis Catherine Gide, notamment). Bien plus, des personnages comme Angèle (des Lettres), Marguerite (dans Les Faux-Monnayeurs) ou Geneviève (dans le récit éponyme) ont pu amener la critique, parfois à la suite de l’écrivain lui-même, à considérer qu’il existait un féminisme gidien.
Diverses perspectives s’offrent ainsi à notre investigation des rapports gidiens avec les femmes (personnages, amies, écrivaines) :
Comment Gide représente-t-il la femme, dans ses fictions en particulier ? Dans quelle mesure sa représentation du féminin reprend-elle certaines traditions littéraires (notamment l’idéalisation voire la sacralisation de la femme), et pourquoi ? Ses représentations reposent-elles sur l’idée d’une certaine « nature féminine » ou tiennent-elles compte de la singularité des êtres représentés ? Peut-on parler de « types féminins », voire d’« éternel féminin » chez Gide ? Une attention particulière pourra être accordée à la représentation du discours féminin : comment Gide restitue-t-il et représente-t-il la parole des femmes ? Il s’agira de s’intéresser tant aux dispositifs narratifs qu’au style des discours féminins. Gide différencie-t-il le discours en fonction du genre ? Pour le dire autrement, peut-on considérer qu’il existe un « parler féminin » dans l’œuvre de Gide ?
Comment évolue la place occupée par la figure féminine, des premières œuvres aux dernières ? À quoi cette évolution tient-elle ? Bien plus, comment Gide modèle-t-il, au fil de l’écriture de chaque œuvre, la place de la femme ? Les études génétiques susceptibles d’éclairer le devenir des personnages féminins sont particulièrement bienvenues.
Si les écrivains ont souvent regardé avec méfiance les écrivaines de leur temps (l’on pense aux propos mesquins tenus par Flaubert et Nietzsche, par exemple, à l’encontre de George Sand, considérée comme une « vache à écrire »), qu’en est-il de Gide ? Lit-il, critique-t-il l’écriture féminine ? Dans quelle mesure sa lecture de Mme de Staël, de Marie Bashkirtseff, ou d’Emily Dickinson est-elle marquée au sceau du genre ? Inversement, quel regard et quel discours posent sur Gide et son œuvre les écrivaines qui lui sont contemporaines ? Quelle place occupe-t-il dans les projets littéraires des écrivaines de l’époque ? Est-il évoqué comme une référence en regard d’un projet d’écriture féminin ?
Quel regard Gide porte-t-il sur les débats féministes qui agitent son temps, en France (l’on pense ici à la première vague féministe, qui revendique le droit de vote, mais aussi de meilleures conditions de travail et d’éducation pour les femmes et les filles dès la fin du XIXe siècle) comme à l’étranger (au-delà de l’influence exercée par la fréquentation des Strachey en Angleterre) ? Comment accueille-t-il les premières œuvres féministes ?
Date limite pour l’envoi des propositions (250-300 mots) : vendredi 31 décembre 2021. Nous vous remercions de faire parvenir vos propositions de communication avec une notice biobibliographique (100 mots) aux trois membres du comité organisateur : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser., Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. et Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser..
Bibliographie indicative
Fawcett Peter, « “Le portrait de cette âme de femme” : Alissa dans La Porte étroite », in Lectures d'André Gide. Hommage à Claude Martin, Lyon, Presses Universitaires de Lyon, 1994, p. 95-108.
Goulet Alain, « Le corps fantasmé de la femme dans les fictions gidiennes », in R. Behrens, R. Galle (éds.), Menschengestalten : Zur Kodierung des Kreatürlichen im modernen Roman, Würzburg, Königshausen und Neumann, 1995, p. 71-82.
Lanoix Francine, Le Rôle de la femme dans les œuvres de jeunesse d’André Gide, mémoire de maîtrise, Université Mc Gill, 1970.
Legrand Justine, « André Gide : un des pères fondateurs des études de genre ? », Actes du congrès « Études de genre à l’ère de la mondialisation », Bucarest, Roumanie, juin 2011, Addleton Academic Publisher, novembre 2011.
Marty Éric, « L’École des femmes », in Texte, Théâtralité, Mélanges offerts à Jean Claude, Nancy, Presses Universitaires de Nancy, 2000.
Sagaert Martine, « Femmes-féminisme », in P. Masson et J.-M. Wittmann (éds.), Dictionnaire Gide, Paris, Classiques Garnier, 2011, p. 155-156.
Sagaert Martine, « L’Écrivain, la mère et le malin » [sur Les Faux-Monnayeurs d’André Gide], Bulletin des Amis d’André Gide, n° 98, avril 1993, p. 163-188.
Van den Berkhof van Kockenger Christine, Les Personnages féminins dans l’œuvre romanesque d’André Gide, mémoire de maîtrise, Université Mc Gill, Montréal, 1979.
Wittmann Jean-Michel, « De l’individualisme au féminisme : la question de la minorité dans la trilogie de L’École des femmes », in J.-M. Wittmann (éd.), Gide ou l’identité en question, actes du colloque international de Metz (Université de Lorraine, mai 2015), Paris, Classiques Garnier, 2017, p. 185-196.
Comité organisateur
En France :
Stéphanie Bertrand (Université de Lorraine)
Au Canada :
Patrick Bergeron (Université du Nouveau-Brunswick)
François Ouellet (Université du Québec à Chicoutimi)
Comité scientifique
Hélène Baty-Delalande, maître de conférences, Université Paris 7
Patrick Bergeron, professeur, Université du Nouveau-Brunswick
Stéphanie Bertrand, maître de conférences, Université de Lorraine
Pierre Masson, professeur émérite, Université de Nantes
François Ouellet, professeur, Université du Québec à Chicoutimi
Martine Sagaert, professeure émérite, Université de Toulon
Peter Schnyder, professeur émérite, Université de Haute-Alsace
Jocelyn Van Tuyl, professeur, New College of Florida, Sarasota
Jean-Michel Wittmann, professeur, Université de Lorraine
André Gide, Catherine Gide et Maria Van Rysselberghe à La Croix Valmer, 1941
Vincenzo Mazza (dir.), André Gide et le théâtre. Un parcours à retracer, Classiques Garnier, "Bibliothèque gidienne", mai 2021.
L’absence d’un véritable succès pour la dramaturgie de Gide n’est qu’une raison supplémentaire pour réfléchir à son rapport au théâtre. La richesse de ses échanges avec plusieurs générations d’écrivains et de gens de la scène permet d’élargir nos connaissances sur les arts du spectacle dès la fin du xixe siècle.
consulter la page consacrée au livre sur le site de l'éditeur
SOMMAIRE
Jean Claude Avant-propos
Vincenzo Mazza Introduction. André Gide et le théâtre : remonter aux sources
I. GIDE FACE À L’HISTORIOGRAPHIE THÉÂTRALE
Peter Schnyder Regards sur la critique dramatique de Gide. Éléments herméneutiques de l’écrivain ?
David H. Walker Gide et l’art de la scène. Prolégomènes à une étude de ce qui aurait pu être.
Laurette Burgholzer « C’est l’animalité qui ruine la beauté humaine ». Les démons masqués de Saül, d’André Gide à Jacques Copeau.
Vincenzo Mazza Antoine et Cléopâtre adaptée par Gide. Un théâtre propulsé par l’expression corporelle.
II. DE LA QUÊTE FORMELLE AUX ÉCRITURES SUSPENDUES
Pierre Masson Entre modernité et engagement, Robert ou L’Intérêt général.
Stéphane Poliakov Dialogismes gidiens, une formule dramatique ?
Patrick Pollard Gide et la folie d’Ajax. T
III. LES TROIS DRAMES
Frank Lestringant Saül le Furieux de Jean de La Taille et Saül d’André Gide. La préfiguration huguenote d’une pièce symboliste.
Amina Ben Damir La royauté dans le théâtre d’André Gide. Saül, Bethsabé et Amal et la lettre du roi.
Frédéric Canovas Un classicisme suspect. Saül ou l’autobiographie à l’épreuve de la scène.
Augustin Voegele Œdipe, de Sophocle à Gide (via Freud?)
IV. CRITIQUE ET THÉORIE DU THÉÂTRE
Clara Debard Gide et la critique dramatique, «un four noir».
Hélène Baty-Delalande «Cédez tentation pour amour Melpomène et amis». Gide et Martin du Gard : critiques croisées.
Maja Vukušić Zorica Gide bordé de pourpre. «Deux conférences ».
V. TRACES D’UNE RÉÉCRITURE
Martina Della Casa Sur Antoine et Cléopâtre. « J’épouse avec ravissement le texte de Shakespeare »
Ophélie Colomb Empreintes gidiennes dans la réécriture théâtrale du Procès kafkaïen
Floriane Toussaint Gide, dramaturge de Copeau pour Les Frères Karamazov ?
Elena Chashchina Le reflet dostoïevskien dans Œdipe d’André Gide
Vincenzo Mazza Les premières étapes de la traduction d’Hamlet. D’une mise en échec à un succès tardif. André Gide et le Théâtre
VI. LE THÉÂTRE DE GIDE EN EUROPE
Paola Fossa La réception des premières œuvres dramatiques de Gide en Italie. Le regard des revues.
Mechthilde Fuhrer André Gide, adaptation du Procès de Franz Kafka.
Marco Longo Le Roi Candaule de Cutrufelli. Un souvenir pour des réflexions sur le désir et les avatars du triangle dans le théâtre de Gide.
Vincenzo Mazza Gide in scaena. Principales représentations en langue française de l’œuvre de Gide
Journée d’étude
« André Gide et l’idée d’ascétisme », 24 juin 2021
organisée par Stéphanie Bertrand à l'Université de Lorraine, Metz, site du Saulcy, salle Ferrari
Argumentaire de la journée d'étude
A partir de 9h Accueil
9h30 Ouverture (Elena Di Pede)
Introduction (Stéphanie Bertrand)
Présidence de séance : Jean-Michel Wittmann
9h45 Anthony Feneuil, Université de Lorraine, « Le protestantisme et les ambiguïtés de l’ascétisme à l’époque de Gide »
10h25 Pierre Masson, Université de Nantes, « Nietzsche, Gide et ses amis. L’ascétisme en débat autour de 1900 »
11h05-11h15 Pause
11h15 Paola Codazzi, Université de Haute-Alsace, « Portrait de Gide en jeune ascète ? Lectures croisées des Correspondances »
12h Déjeuner
Présidence de séance : Christine Armstrong
14h François Bompaire, CPGE de la Cité scolaire Gambetta-Carnot (Arras), « De Polders à Paludes : Gide, Goethe et la poésie persane ou l’œuvre comme ascèse sans dieu »
14h40 Stéphanie Bertrand, Université de Lorraine, « La quête d’un “style ascétique”, de l’éthique à la spiritualité »
15h20-15h30 Pause
15h30 Diana Lefter, Université de Pitesti (Roumanie) – en visioconférence
16h10 Conclusions
André Gide-Fédor Rosenberg, Correspondance 1896-1934, édition établie par Nikol Dziub, Lyon, Presses Universitaires de Lyon, 2021, 605 p., 30 €, EAN13 : 9782729712464.
La correspondance André Gide-Fédor Rosenberg, qui fut longtemps l’Arlésienne des études gidiennes, vient de paraître aux Presses Universitaires de Lyon, dans l’édition de Nikol Dziub.
Présentation de l’ouvrage :
C’est à Florence, en 1896, qu’André Gide et Fédor Rosenberg se rencontrent. Leur amitié est d’emblée si vive que l’orientaliste russe accompagne Gide et son épouse Madeleine pendant une partie de leur voyage de noces. Plus tard, il rend régulièrement visite aux Gide, à Cuverville notamment, et devient un familier des proches de l’écrivain. Cette amitié, en grande partie épistolaire, perdurera jusqu’à la mort du « bon Fédor », en juin 1934.
Cette correspondance donne à lire un Gide intime, prêt à dévoiler son homosexualité à un interlocuteur qui fait de même ; elle offre aussi un témoignage historique et culturel sur l’Europe des lettres et la circulation des idées au début du XXe siècle. En arrière-fond des réflexions sur la vie quotidienne, la santé, les projets en cours ou la littérature, sont aussi évoquées la Première Guerre mondiale et la révolution bolchévique, que viennent matérialiser des interruptions momentanées dans les échanges entre les deux hommes.
Si toutes les lettres n’ont pu être retrouvées, ce sont près de 350 courriers qui sont rassemblés ici. Ces trente-huit ans de correspondance assidue permettent de découvrir le dialogue passionné entre le « contemporain capital » et son « ami le plus délicat, le plus sûr et le plus fidèle ».
Paola Fossa a soutenu le 25 mai 2021, à l'Université de Haute-Alsace, sa thèse de doctorat sur "La réception d'André Gide dans la presse italienne (1895-1947)", réalisée dans le cadre d'un cotutelle internationale entre l'Université de Haute-Alsace et l'Université de Gênes. Outre ses deux directeurs de recherche, Tania Collani (Mulhouse) et Andrea Aveto (Gênes), le jury était également composé de Simone Magherini (Université de Florence) et de Barbara Meazzi (Université Nice-Côte d'Azur).
L'ouvrage issu de la thèse de Paola Codazzi vient de paraître, chez Droz !
Présentation de l'ouvrage :
La Grande Guerre est pour Gide un temps de transformation. Il s’agit d’abord d’aider les réfugiés des territoires envahis, puis de trouver une juste distance par rapport au présent, pour commencer à penser le futur. Dans le tumulte général, l'écrivain entrevoit les prémisses d’une Europe de la culture où la diversité travaille au profit de l’unité. Au cours des années vingt et trente, assumant le rôle de témoin que la postérité a retenu, il fréquente les élites intellectuelles, multiplie les voyages et les échanges, œuvrant à l’entente entre les pays. S’il ne s’investit pas dans les nombreuses initiatives publiques qui voient alors le jour, son influence ignore les frontières et son œuvre marque le XXe siècle. De son Journal autant que de ses articles critiques, sans oublier ses fictions, naît une réflexion originale sur l’individu plutôt que sur les institutions. Ce livre en éclaire les différents aspects et invite en même temps à s’interroger sur le rôle que Gide attribue à l’homme de Lettres dans la société.
Pour commander le livre : lien vers le site de l'éditeur
R. Kopp et P. Schnyder (dir.),
Un monde de lettres. Les auteurs de la première NRF au miroir de leurs correspondances,
Gallimard, collection "Les Entretiens de la Fondation des Treilles", 2021.
EAN13 : 9782072931666.
La NRF, créée en 1909, aura offert à l’intelligence critique et à la création littéraire l’une de leurs plus grandes fêtes. Les échanges épistolaires qui ont accompagné sa fondation et joué un rôle central dans son animation, des décennies durant, méritent notre plus vive attention. Les milliers de lettres laissées par les proches de la revue ne constituent pas qu’un corpus documentaire bien utile pour étayer les chronologies savantes : elles sont l’expression même de l’esprit d’une revue, un lieu à part entière, et collectif, de sa manifestation et de sa formulation. Grâce soit rendue à ceux qui les ont écrites, conservées, transmises puis éditées. Elles nous permettent aujourd’hui de prendre la mesure de l’édifice, en dévoilant ses attaches, ses équilibres, ses tensions internes, son exposition… Bien des vies révélées, étant entendu que la lettre est un genre souple qui ne recule pas devant le paradoxe, qui peut se contredire ou explorer des idées vagues, telle velléité ou telle envie. Elle contient aisément une bonne dose de projection vers l’avenir.
Émanant des travaux d’un colloque tenu à la Fondation des Treilles (2018), ces actes réunissent des contributions originales sur les pratiques épistolaires d’André Gide et des fondateurs de La NRFainsi que de quelques proches comme Charles-Louis Philippe, Jules Romains ou Pierre Drieu la Rochelle. Ces études sont suivies d’un choix de lettres inédites entre Jacques Copeau et Jean Schlumberger et entre Jean et Suzanne Schlumberger.
TABLE DES MATIÈRES
Robert Kopp, Peter Schnyder
Introduction
Robert Kopp
André Gide : de la fin de l’Europe à l’espoir d’un nouveau classicisme
Nicolas Drouin
Le dialogue critique dans la Correspondance entre André Gide et Marcel Drouin
Stéphanie Bertrand
La Correspondance André Gide–Marcel Drouin, un échange « critique » (1890-1913)
Jean-Michel Wittmann
La Correspondance entre Gide et Ghéon. De l’utilité de la maladie dans la construction d’un magistère littéraire
Clara Debard
Jacques Copeau à l’œuvre, au miroir des Correspondances
Peter Schnyder
« Je veux faire quelque chose de ma vie ». Autour de la Correspondance entre André Gide et Jean Schlumberger
Lucie Carlier
La correspondance inédite entre Jean Schlumberger (1877-1968) et sa femme Suzanne Weyher (1878-1924) : un document d’exception
Martine Sagaert
La correspondance de Charles-Louis Philippe, la santé et les jours
Pierre Masson
Gide et Proust
Paola Codazzi
Jacques Rivière en sa correspondance ou l’évolution d’un esprit au milieu de la guerre (1914-1918)
Thomas Hunkeler
Lettres ouvertes, correspondances privées : Dada et La NRF entre 1919 et 1923
Augustin Voegele
Jules Romains, un intrus à La NRF ?
Jean-Paul Clément
Barrès à la lumière de sa correspondance. Un poète engagé en politique
Stéphane Guégan
Drieu La Rochelle : lettres de/en guerre
Documents inédits
Jacques Copeau et Jean Schlumberger. Choix de lettres
1911-1913 : de La NRF au Vieux-Colombier. Correspondance établie et présentée par Pierre Masson
Jean et Suzanne Schlumberger. Choix de lettres. Correspondance établie et présentée par Lucie Carlier
Url de référence : http://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/Les-Cahiers-de-la-NRF/Entretiens-des-Treilles/Un-monde-de-lettres
ANDRÉ GIDE, NOTRE AUTEUR DU MOIS
André Gide est un grand auteur français mal connu du public espagnol. L'année 2021 correspond à la commémoration des 70 ans de son décès (et donc, à l'accès de son oeuvre au domaine public). Ces deux élèments sont à la base du fait qu’il ait été choisi comme “Auteur du mois” par le Département de français de l’École Officielle de Langues à Ponferrada (Espagne), un établissement éducatif public centré sur l’enseignement des deuxièmes langues et qui s’inscrit dans “l’apprentissage tout au long de la vie” (http://eoiponferrada.centros.educa.jcyl.es/sitio/).
Pour rendre hommage à André Gide, le Département a organisé plusieurs activités centrées sur ce grand auteur : visionnage de documents, mise à disposition des étudiants de quelques-unes de ses oeuvres, exercices interactifs, jeux de création littéraire, exposés oraux, lectures publiques…
Vous trouverez à cette adresse quelques-unes des créations des élèves : https://issuu.com/natiblanco7/docs/livre_gide
Il s'agissait pour eux de travailler avec le titre des oeuvres de Gide pour leur donner une nouvelle vie, tout en justifiant (oralement) ce choix.
Aux Publications de l'Association des Amis d'André Gide vient de paraître la nouvelle édition, revue, complétée et mise à jour par Akio Yoshii, de la Bibliographie chronologique des livres consacrés à André Gide (1918-2020) ! Un instrument indispensable pour tous les chercheurs gidiens et l'occasion de vérifier, si besoin était, la vitalité des études gidiennes. Grâce à l'aimable attention de l'auteur, le livre rejoint immédiatement la Bibliothèque du Centre d'Etudes Gidiennes.
Pour se procurer l'ouvrage :
Service Publications de l'AAAG, 2 rue du Creux du Pont, 34680 St Georges D'Orques.
Tél. 04.67.79.32.89
Courriel : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
Membre du parti socialiste néerlandais dès 1918, puis du parti communiste néerlandais à partir de 1931, Jaf Last a rencontré Gide à l'occasion d'une réunion de l'Association des Ecritvains et Artistes Révolutionnaires en octobre 1934, au Palais de la Mutualité à Paris. Marié et homosexuel, comme Gide, Jef Last a notamment accompagné Gide lors de son voyage en URSS en 1936. Cet ami fidèle de Gide a écrit un livre de témoignage en néerlandais, Mijn Vriend André Gide, en 1966.
Dans ce livre, aujourd'hui traduit et présenté par Basil kingstone, avec la collaboration de Pierre Masson, "le regard que Jef Last porte sur André Gide, empreint d’une affection indéfectible, est également celui d’un analyste acéré qui apporte dans son récit des éclairages inédits et indispensables à la connaissance de Gide" (présentation de l'éditeur).
pour en savoir plus : lien vers le site de l'éditeur.
Avis aux amateurs ! Monsieur Montbarbon vend les livres suivants. Si l'un d'entre eux vous intéresse, vous pouvez le contacter à l'adresse suivante :
Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
- A. NAVILLE : BIBLIOGRAPHIE DES ECRITS DE ANDRE GIDE( depuis 1891 jusqu'en 1952) , ed.Guy Le Prat, 1949, numéroté : 25 €
-CAHIERS ANDRE GIDE :
1. LES DEBUTS LITTERAIRES d'ANDRE WALLTER à L'IMMORALISTE.1972 : 10 €
2 CORRESPONDANCE ANDRE GIDE-FRANCOIS MAURIAC 1912-1950, 1971: 10 €
3. LE CENTENAIRE. 1972 : 10 €
8. CORRESPONDANCE ANDRE GIDE- JACQUES-EMILE BLANCHE 1892-1939, 1979 : 10 €
9. CORRESPONDANCE ANDRE GIDE - DOROTHY BUSSY : 3 volumes : 30 €
1 : juin 1918-decembre 1924 , ed. etablie par J. Lambert, 1979
10. 2 : janvier 1925-novembre 1936, 1981
11. 3 janvier 1937- janvier 1951, 1982
12. CORRESPONDANCE ANDRE GIDE JACQUES COPEAU : 2 volumes : 20 €
1 : dec. 1902- mars 1913 ; ed.etablie par J.Claude, introd.C.Sicard, 1987
13. 2 : mars 1913- oct.1949,1988
- ANDRE GIDE : CORRESPONDANCE AVEC FRANCIS VIELE-GRIFFIN.1891-1931, edition établie, présentée et annotée par Henry de PAYSAC, Presses Universitaires de Lyon, 1986, 118 p. : 10 €
- Marcelle SCHVEITZER: GIDE AUX OASIS , Ed.de la Francité,1971,156 p.: 10 €
- ANDRE GIDE , ETUDES, PORTRAITS, DOCUMENTS, BIOGRAPHIES, ed.du Capitole, " Les Contemporains" 1928, Ed.Or, 1/1300 numérotés sur alfa : 10 €
- Claude MARTIN : ANDRE GIDE OU LA VOCATION DU BONHEUR, tome1 1869-1911, ed.Fayard 1998,701 p., cartonnage editeur : 10 €
- OEUVRES DE ANDRE GIDE EDITIONS ORIGINALES SUR GRAND PAPIER, MANUSCRITS, EPREUVES, EXEMPLAIRES UNIQUES provenant de la bibliotheque MICHEL BOLLORE , preface R.Mallet, catalogue de vente fevrier 1954, Librairie Blaizot, 143 n° prix indiquéq au crayon : 25 €
- LES LIVRES D'ANDRE GIDE PAR ROBERT DORE et RAOUL SIMONSON, avec un fragment inédit de l'auteur, ed. Les Amis d'Edouard n°51, sept.1923, tirage limité à 200 ex.numéroté , signature de l'editeur : 25 €
- MAURICE SACHS : ANDRE GIDE, ed.Denoël et Steele, 1936,125 p. relié : 25 €
- GIDE VIVANT , PAROLES DE JEAN COCTEAU , recuillies par COLIN-SIMARD, PAGES DE JOURNAL DE JULIEN GREENN photographies de Dominique DARBOIS, ed.Amiot-Dumont,1952,57 p. tirage limité, numéroté : 25 €
- JEAN COCTEAU LETTRES A ANDRE GIDE, REPONSES D'ANDRE GIDE, preface et commentaires Jean-Jacques KHIM, ed.La Table Ronde, 1970, 221 p. : 10 €
- PAULHAN GIDE : CORRESPONDANCEE 1918-1951 Gallimard, Les Cahiers de la NRF, 1998. 365 p. : 10 €
- CLAUDE MAURIAC : CONVERSATIONS AVEC ANDRE GIDE, extraits d'un journal, ed.Albin Michel, 1951,287 p. : 10 €
Prix : plus port
La musique, pour Gide, est un objet complexe : à la fois sœur et concurrente de la littérature, elle lui est un laboratoire et une échappatoire, une discipline et un reposoir. Il voue aux œuvres musicales une affection presque sensuelle qui ne l’empêche pas d’en savourer, parfois, la rigueur et l’abstraction. Gide aime Chopin – le Chopin le moins spéculatif – autant que L’Art de la fugue. Il demande à la musique de lui apprendre à construire un texte (c’est du moins ce que fait Édouard dans Les Faux-monnayeurs) – mais il lui demande aussi, d’abord peut-être, de lui enseigner une manière de clairvoyance immédiate, et plus encore, un art de vivre. Car, quoiqu’il défende une esthétique musicale classique dont il se sert comme d’un garde-fou, André Gide se laisse surtout initier par la musique au désir.
Pour en savoir plus et commander l’ouvrage, consulter le site de l'éditeur
Pour en savoir plus sur l'auteur, Augustin Voegele, cliquer ici
TABLE DES MATIERES
André Walter : écrire en musique
L'irréel et le terrestre : du Narcisse aux Nourritures,
La musique de l’écart : de Philoctète à Saül
Musique et foi : de La Porte étroite à La Symphonie pastorale
Consonance et Œdipe homosexuel dans Les Faux-monnayeurs :
Confessions musicales dans Si le grain ne meurt
Silences de Chopin
« L’insondable dans la clarté ». Conclusion
Le 17 décembre 2020, Imène Djebbar a soutenu sa thèse, intitulée "Ecriture du moi et du monde en expansion dans la littérature française de la première moitié du XXe siècle : André Gide et Pierre Benoit", préparée sous la direction de Béatrice Bloch (Université de Poitiers) et de Belkacem Mebarki (Université Oran 2 - Mohamed Ben Ahmed) dans le cadre d'une cotutelle internationale entre l'Université Bordeaux - Montaigne et l'Université Oran 2. Compte-tenu de la crise sanitaire, cette soutenance s'est déroulée en visioconférence. Le jury était également composé de Stéphane Hubier (Université de Reims), Leila Dounia Mimouni-Meslem (Université Oran 2), Hamane Sayed El Bachir (Oran 2) et Jean-Michel Wittmann (Université de Lorraine). Le jury a décerné à la candidate la mention "très honorable" pour l'Université d'Oran ; l'université de Bordeaux, quant à elle, comme les autres universités françaises, ne délivre plus de mentions.
"La présente recherche est centrée sur André Gide et sur Pierre Benoit ainsi que sur le rapport à l’identité et à l’altérité suscitée par le voyage en Afrique, et plus spécialement en Algérie. C’est ainsi que le thème de « l’autre différent de moi » émerge avec force. Il s’agit de l’autre auprès duquel la vie acquiert du sens, selon l’idéologie de l’époque. Les auteurs de cette partie du siècle, l’un reconnu comme écrivain intellectuel, l’autre davantage perçu comme un auteur qui s’adresse à un large public, aspiraient tous deux à mettre en scène une complexité énonciative et structurelle dans leurs récits ; d’où le recours « extrême » à la pratique de la mise en abyme et de la réduplication à l’infini. Aussi des phénomènes comme la polyphonie, le dédoublement de la situation d’énonciation, le décalage énonciatif,... sont-ils remarquablement présents, sans oublier l’oscillation entre le récit d’aventure et le récit poétique." (Imène Djebbar, quatrième de couverture).
Gide possède une culture latine vaste et plurielle, qui ne saurait se résumer à la connaissance scolaire des grands auteurs de la littérature latine, ni à la pratique, certes patiente et récurrente, de la version et du thème. Ce rapport personnel aux auteurs latins et à la langue latine, cultivé toute sa vie durant (certains poètes comme Virgile l’accompagneront jusqu’à son lit de mort), se manifeste dans son œuvre de plusieurs manières : citations, allusions, reprises de motifs ou de personnages (Ménalque, Tityre, Corydon, etc.) témoignent du statut multiple de la culture latine, entre « principe créateur" de l’œuvre, marqueur culturel voire identitaire, et instrument de pensée, à fonction ludique, satirique ou éthique. Ce sont ces différents enjeux dont rend compte cet ouvrage collectif.
pour commander l'ouvrage et en savoir plus : lien vers le site de l'éditeur
CONTENU DE L'OUVRAGE
ENJEUX IDÉOLOGIQUES DE LA LATINITÉ CHEZ GIDE
Pierre Masson : Gide ou l’Antiquité sans les idoles
Jean-Michel Wittmann : De l’utilité des « cousins germains». Gide, les Latins et les Barbares
Martina Della Casa : Gide et la saveur de la culture latine
GIDE FACE À LA LANGUE ET À L’ESTHÉTIQUE LATINES
Stéphanie Bertrand : André Gide et la langue latine. Modèle de style, modèle culturel ?
Enrico Guerini : «Joie de me sentir très latin». Questions de poétique gidienne
Marie-Françoise André : Gide ou la spiritualisation du monde par le latin .
LA CULTURE LATINE GIDIENNE RELUE
Patrick Pollard : Gide, reflets d’histoire romaine
Carmen Saggiomo : La présence de Virgile dans l’œuvre de Gide
Frank Lestringant : Numquid et tu…? L’Évangile latin d’un protestant
Alain Goulet : Gide traducteur de Lucrèce
Paola Codazzi : «Il n’y a culture que dans une continuation ». André Gide et l’héritage latin
Les travaux réunis dans ce volume, qui constituent les actes d'un colloque organisé à l'université de Wroclaw (Pologne) en avril 2017, proposent de nouvelles pistes d'interprétation de l’œuvre gidienne, font état de son statut dans la réflexion universitaire, élucident sa présence dans d’autres œuvres et univers littéraires et révèlent l’actualité de son engagement citoyen.
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SOMMAIRE
Joanna Jakubowska et Regina Solová Avant-propos
Peter Schnyder Introduction. Vitalité de la critique gidienne : regards sur la critique gidienne, d’un anniversaire à l’autre (1969-2019)
Première partie À LA REDÉCOUVERTE DE L’ŒUVRE GIDIENNE
Frédéric Canovas «La marche de notre vie». Symbolique de la libération dans les premiers récits gidiens
Walter Geerts Aveuglement et lucidité. Le tournant d’Isabelle (1911)
Jean-Michel Wittmann Une éthique cynique? La « falsification des valeurs» dans l’œuvre gidienne
Deuxième partie ANDRÉ GIDE COMME SOURCE D’INSPIRATION
Stanisław Bereś André Gide comme enjeu. Querelle des Anciens et des Modernes, à Varsovie, en 1942
Paola Codazzi «Mais Gide l’avait dit avant lui». Les Carnets de la drôle de guerre de Jean-Paul Sartre (1939-1940)
Adam Jarosz Le savoir sexuel proscrit et la boue. Les visions de l’écriture gidienne dans Franz et François de François Weyergans
Tomasz Kaczmarek La Pologne dans Les Caves du Vatican, ou Jan Klata relecteur d’André Gide
Pierre Masson Permanence de Gide dans les romans d’aujourd’hui
Troisième partie ANDRÉ GIDE LECTEUR
Patrick Bergeron Morand et Gide. Une détestation admirative
Elena Chashchina Les Possédés de Dostoïevski. L’interprétation par André Gide et par Viatcheslav Ivanov
Quatrième partie ANDRÉ GIDE ET L’ENGAGEMENT
Ophélie Colomb André Gide, écrivain juré d’assises, censeur de la justice pénale de son temps
Michela Gardini La justice racontée. Portrait d’André Gide en homme de droit
Vincent Jaffeux André Gide en Afrique du Nord. Une figure tutélaire fragilisée par le contexte de guerre (1942-1945)
Maja Vukušić Zorica André Gide et la justice. Les Souvenirs de la cour d’assises
André Gide était loin de se douter, ce 5 octobre 1920, vers quels horizons l’entraînerait sa rencontre avec Marcel de Coppet (1881-1968), haut fonctionnaire de l’administration coloniale. De projets de voyages communs en discussions littéraires, de confidences intimes en questionnements politiques, leurs liens se tissent et se renforcent au fil des courriers échangés, ponctués par les retrouvailles et les nombreuses interventions de celui qui a suscité leur rencontre : Roger Martin du Gard. Mais le grand sujet qui réunit Coppet et Gide, c’est la question coloniale. Le premier tente d’imposer une vision juste et humaine de la présence française en Afrique. Le second, scandalisé par ce qu’il découvre, se lance dans la dénonciation des abus individuels ou institutionnels, apportant ainsi un soutien sans faille à son ami.
à l'Abbaye de Neumünster (Luxembourg)
aura lieu une soirée intitulée
Présentation de la conférence
Dans une époque qui plébiscite le bref, sous toutes ses formes, les aphorismes se trouvent fréquemment convoqués, dans le discours médiatique aussi bien que politique, et bien sûr au-delà. Du parti des « Insoumis » fondé à partir d’un aphorisme de Gide (« Le monde ne sera sauvé, s’il peut l’être, que par des insoumis ») à Angela Merkel, Gide l’aphoriste est régulièrement cité. Il s’agira de voir quelles représentations de Gide ces citations aphoristiques construisent. Pourquoi l’aphorisme gidien est-il si actuel ?
Organisé par l’Institut Pierre Werner et le Cercle des Amis de Colpach
Avec le soutien de neimënster
En français
Réservation de places obligatoire par mail : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
ou par téléphone : +352 49 04 43-1
L’événement sera également diffusé en live sur YouTube.
Pour plus de renseignements : https://www.ipw.lu/150e-anniversaire-dandre-gide/#.X0dGuMgzbIU
Yukio Nishimura a soutenu sa thèse, Les Notes sur Chopin d'André Gide et leur époque. Un écrivain "classique" face à un musicien "romantique" , préparée sous la direction d'Emmanuel Reibel (Université Lumière - Lyon 2), le 19 juin 2020, devant un jury composé par ailleurs d'Amandine Lebarbier (Paris Nanterre), de Pierre Masson (Nantes), de Frédéric Sounac (Toulouse 2 - Jean Jaurès) et d'Aliocha Wald-Lasowski (Université catholique de Lille).
Résumé : André Gide adore Frédéric Chopin auquel il consacre un livre : les Notes sur Chopin (1931, 1948). Notre thèse a pour but d’étudier ses pensées sur Chopin et de les situer dans l’histoire de la réception française de ce musicien. Regrettant que sa musique soit interprétée « faussement », Gide s’efforce de présenter une « vraie » figure de ce musicien. Pour cela, l’écrivain projette son idéal esthétique ―« classicisme »― sur l’art chopinien, malgré que celui-ci est considéré généralement comme « romantique ». Lorsqu’il s’agit de ce musicien, le terme « classicisme » se lie aux trois idées qui constituent l’esthétique et l’éthique gidienne : élitisme, «antiromantisme », nationalisme culturel. Or, notons que cette image d’un Chopin « classique » établie ainsi par Gide ne parait pas très singulière si on tient compte du discours chopinien à l’époque de la préparation des Notes (1892-1931) : en relativisant les clichés apposés au musicien (décadent, malsain, sentimental), on a commencé alors à l’étudier d’une manière plus variée et plus scientifique. C’est dans ce contexte que sont mis en relief plusieurs aspects du style chopinien, y compris celui du « classicisme ». Il n’est donc pas très étonnant que les Notes soient accueillies favorablement en général. Sur ce point, nous démontrons que les idées déployées dans les Notes ne sont totalement contradictoires ni à celles des critiques qui sont négatifs à Gide, ni à celles d’Alfred Cortot dont l’écrivain renie l’interprétation dite « romantique ». Cela nous permet de reconsidérer la contemporanéité possible des Notes à l’entre-deux-guerre, bien qu’elles semblent tout indifférentes à la situation culturelle de son époque.
Publié le 3 juin dans Le Républicain Lorrain