La musique, pour Gide, est un objet complexe : à la fois sœur et concurrente de la littérature, elle lui est un laboratoire et une échappatoire, une discipline et un reposoir. Il voue aux œuvres musicales une affection presque sensuelle qui ne l’empêche pas d’en savourer, parfois, la rigueur et l’abstraction. Gide aime Chopin – le Chopin le moins spéculatif – autant que L’Art de la fugue. Il demande à la musique de lui apprendre à construire un texte (c’est du moins ce que fait Édouard dans Les Faux-monnayeurs) – mais il lui demande aussi, d’abord peut-être, de lui enseigner une manière de clairvoyance immédiate, et plus encore, un art de vivre. Car, quoiqu’il défende une esthétique musicale classique dont il se sert comme d’un garde-fou, André Gide se laisse surtout initier par la musique au désir.
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TABLE DES MATIERES
André Walter : écrire en musique
L'irréel et le terrestre : du Narcisse aux Nourritures,
La musique de l’écart : de Philoctète à Saül
Musique et foi : de La Porte étroite à La Symphonie pastorale
Consonance et Œdipe homosexuel dans Les Faux-monnayeurs :
Confessions musicales dans Si le grain ne meurt
Silences de Chopin
« L’insondable dans la clarté ». Conclusion