Vient de paraître, de Martina Della Casa, Sur Le Christianisme contre le Christ. Un projet de livre d'André Gide (Paris, Classiques Garnier), fruit des recherches menées dans le cadre du Prix du Centre André Gide-Jean Schlumberger de la Fondation des Treilles.
Présentation du volume :
Cette étude se penche sur Le Christianisme contre le Christ, un essai d’André Gide qui, bien que dédié à un sujet qui a occupé l’écrivain jusqu’à sa mort, n’a jamais vu le jour. L’étude entend reconstruire le parcours de ce texte fragmentaire qui a trouvé une place particulière dans l’oeuvre de l’auteur.
Vous trouverez la table des matières du volume sur le site de l'éditeur, ici.
Vient de paraître aux éditions Classiques Garnier, dans la collection "Bibliothèque gidienne", le tome II des Anthologies du Bulletin des Amis d'André Gide : Pierre Masson a rassemblé dans ce volume un ensemble de correspondances inédites écrites ou reçues par Gide, publiées dans le BAAG depuis plus de cinquante ans.
"Se côtoient ainsi près de 70 correspondants. C’est toute la richesse et la diversité des relations gidiennes qui apparaissent ici."
Parmi les correspondants figurent Jean-Louis Barrault, Maurice Barrès, René Boylesve, Jean Cocteau...
Pour une présentation plus détaillée de l'ouvrage, voir le site de l'éditeur.
A l'occasion de l'entrée de l'oeuvre de Gide dans le domaine public en 2022, les éditions Garnier-Flammarion publient, préparées par Pierre Masson :
Un troisième volume, préparé par Jean-Michel Wittmann, est à paraître : Les Caves du Vatican.
François Bompaire vient de publier, aux éditions Classiques Garnier, L’Espace politique de la littérature. Lire André Gide après #MeToo.
Il revient dans cet ouvrage sur les difficultés que peut présenter la lecture et l'étude de l'oeuvre gidienne "à la lumière d’idées nouvelles de la littérature qui émergent et semblent la condamner" (Avant-propos):
Relire André Gide à partir de sa part d’ombre – consentement, pédophilie, colonialisme – fait apparaître sa façon d’assumer ces problèmes dans son œuvre et d’y construire une politique de la lecture. Il devient alors possible de réinterroger le dialogue théorique franco-américain et les valeurs qu’il porte.
Vous trouverez ici l'Avant-propos ainsi que la Table des matières.
Plus de renseignements sur le site de l'éditeur.
Le Centre d'Etudes Gidiennes est heureux de publier sur son site l'excellent mémoire de master que Célia Corzo a consacré aux Enjeux et [à la] représentation du féminisme dans la trilogie de L'École des femmes d'André Gide.
Ce mémoire a été soutenu en mai 2020 à l'Université de Lorraine, sous la direction de Jean-Michel Wittmann.
Vous pourrez le trouver directement ici, ou sur cette page, qui propose de nombreux autres mémoires (et thèses) à la lecture.
La question de la représentation des femmes dans l'oeuvre de Gide fera d'ailleurs l'objet d'un colloque en 2022, au Canada. Vous pourrez trouver l'argumentaire de ce futur colloque sur cette page.
Vincenzo Mazza (dir.), André Gide et le théâtre. Un parcours à retracer, Classiques Garnier, "Bibliothèque gidienne", mai 2021.
L’absence d’un véritable succès pour la dramaturgie de Gide n’est qu’une raison supplémentaire pour réfléchir à son rapport au théâtre. La richesse de ses échanges avec plusieurs générations d’écrivains et de gens de la scène permet d’élargir nos connaissances sur les arts du spectacle dès la fin du xixe siècle.
consulter la page consacrée au livre sur le site de l'éditeur
SOMMAIRE
Jean Claude Avant-propos
Vincenzo Mazza Introduction. André Gide et le théâtre : remonter aux sources
I. GIDE FACE À L’HISTORIOGRAPHIE THÉÂTRALE
Peter Schnyder Regards sur la critique dramatique de Gide. Éléments herméneutiques de l’écrivain ?
David H. Walker Gide et l’art de la scène. Prolégomènes à une étude de ce qui aurait pu être.
Laurette Burgholzer « C’est l’animalité qui ruine la beauté humaine ». Les démons masqués de Saül, d’André Gide à Jacques Copeau.
Vincenzo Mazza Antoine et Cléopâtre adaptée par Gide. Un théâtre propulsé par l’expression corporelle.
II. DE LA QUÊTE FORMELLE AUX ÉCRITURES SUSPENDUES
Pierre Masson Entre modernité et engagement, Robert ou L’Intérêt général.
Stéphane Poliakov Dialogismes gidiens, une formule dramatique ?
Patrick Pollard Gide et la folie d’Ajax. T
III. LES TROIS DRAMES
Frank Lestringant Saül le Furieux de Jean de La Taille et Saül d’André Gide. La préfiguration huguenote d’une pièce symboliste.
Amina Ben Damir La royauté dans le théâtre d’André Gide. Saül, Bethsabé et Amal et la lettre du roi.
Frédéric Canovas Un classicisme suspect. Saül ou l’autobiographie à l’épreuve de la scène.
Augustin Voegele Œdipe, de Sophocle à Gide (via Freud?)
IV. CRITIQUE ET THÉORIE DU THÉÂTRE
Clara Debard Gide et la critique dramatique, «un four noir».
Hélène Baty-Delalande «Cédez tentation pour amour Melpomène et amis». Gide et Martin du Gard : critiques croisées.
Maja Vukušić Zorica Gide bordé de pourpre. «Deux conférences ».
V. TRACES D’UNE RÉÉCRITURE
Martina Della Casa Sur Antoine et Cléopâtre. « J’épouse avec ravissement le texte de Shakespeare »
Ophélie Colomb Empreintes gidiennes dans la réécriture théâtrale du Procès kafkaïen
Floriane Toussaint Gide, dramaturge de Copeau pour Les Frères Karamazov ?
Elena Chashchina Le reflet dostoïevskien dans Œdipe d’André Gide
Vincenzo Mazza Les premières étapes de la traduction d’Hamlet. D’une mise en échec à un succès tardif. André Gide et le Théâtre
VI. LE THÉÂTRE DE GIDE EN EUROPE
Paola Fossa La réception des premières œuvres dramatiques de Gide en Italie. Le regard des revues.
Mechthilde Fuhrer André Gide, adaptation du Procès de Franz Kafka.
Marco Longo Le Roi Candaule de Cutrufelli. Un souvenir pour des réflexions sur le désir et les avatars du triangle dans le théâtre de Gide.
Vincenzo Mazza Gide in scaena. Principales représentations en langue française de l’œuvre de Gide
André Gide-Fédor Rosenberg, Correspondance 1896-1934, édition établie par Nikol Dziub, Lyon, Presses Universitaires de Lyon, 2021, 605 p., 30 €, EAN13 : 9782729712464.
La correspondance André Gide-Fédor Rosenberg, qui fut longtemps l’Arlésienne des études gidiennes, vient de paraître aux Presses Universitaires de Lyon, dans l’édition de Nikol Dziub.
Présentation de l’ouvrage :
C’est à Florence, en 1896, qu’André Gide et Fédor Rosenberg se rencontrent. Leur amitié est d’emblée si vive que l’orientaliste russe accompagne Gide et son épouse Madeleine pendant une partie de leur voyage de noces. Plus tard, il rend régulièrement visite aux Gide, à Cuverville notamment, et devient un familier des proches de l’écrivain. Cette amitié, en grande partie épistolaire, perdurera jusqu’à la mort du « bon Fédor », en juin 1934.
Cette correspondance donne à lire un Gide intime, prêt à dévoiler son homosexualité à un interlocuteur qui fait de même ; elle offre aussi un témoignage historique et culturel sur l’Europe des lettres et la circulation des idées au début du XXe siècle. En arrière-fond des réflexions sur la vie quotidienne, la santé, les projets en cours ou la littérature, sont aussi évoquées la Première Guerre mondiale et la révolution bolchévique, que viennent matérialiser des interruptions momentanées dans les échanges entre les deux hommes.
Si toutes les lettres n’ont pu être retrouvées, ce sont près de 350 courriers qui sont rassemblés ici. Ces trente-huit ans de correspondance assidue permettent de découvrir le dialogue passionné entre le « contemporain capital » et son « ami le plus délicat, le plus sûr et le plus fidèle ».
L'ouvrage issu de la thèse de Paola Codazzi vient de paraître, chez Droz !
Présentation de l'ouvrage :
La Grande Guerre est pour Gide un temps de transformation. Il s’agit d’abord d’aider les réfugiés des territoires envahis, puis de trouver une juste distance par rapport au présent, pour commencer à penser le futur. Dans le tumulte général, l'écrivain entrevoit les prémisses d’une Europe de la culture où la diversité travaille au profit de l’unité. Au cours des années vingt et trente, assumant le rôle de témoin que la postérité a retenu, il fréquente les élites intellectuelles, multiplie les voyages et les échanges, œuvrant à l’entente entre les pays. S’il ne s’investit pas dans les nombreuses initiatives publiques qui voient alors le jour, son influence ignore les frontières et son œuvre marque le XXe siècle. De son Journal autant que de ses articles critiques, sans oublier ses fictions, naît une réflexion originale sur l’individu plutôt que sur les institutions. Ce livre en éclaire les différents aspects et invite en même temps à s’interroger sur le rôle que Gide attribue à l’homme de Lettres dans la société.
Pour commander le livre : lien vers le site de l'éditeur
R. Kopp et P. Schnyder (dir.),
Un monde de lettres. Les auteurs de la première NRF au miroir de leurs correspondances,
Gallimard, collection "Les Entretiens de la Fondation des Treilles", 2021.
EAN13 : 9782072931666.
La NRF, créée en 1909, aura offert à l’intelligence critique et à la création littéraire l’une de leurs plus grandes fêtes. Les échanges épistolaires qui ont accompagné sa fondation et joué un rôle central dans son animation, des décennies durant, méritent notre plus vive attention. Les milliers de lettres laissées par les proches de la revue ne constituent pas qu’un corpus documentaire bien utile pour étayer les chronologies savantes : elles sont l’expression même de l’esprit d’une revue, un lieu à part entière, et collectif, de sa manifestation et de sa formulation. Grâce soit rendue à ceux qui les ont écrites, conservées, transmises puis éditées. Elles nous permettent aujourd’hui de prendre la mesure de l’édifice, en dévoilant ses attaches, ses équilibres, ses tensions internes, son exposition… Bien des vies révélées, étant entendu que la lettre est un genre souple qui ne recule pas devant le paradoxe, qui peut se contredire ou explorer des idées vagues, telle velléité ou telle envie. Elle contient aisément une bonne dose de projection vers l’avenir.
Émanant des travaux d’un colloque tenu à la Fondation des Treilles (2018), ces actes réunissent des contributions originales sur les pratiques épistolaires d’André Gide et des fondateurs de La NRFainsi que de quelques proches comme Charles-Louis Philippe, Jules Romains ou Pierre Drieu la Rochelle. Ces études sont suivies d’un choix de lettres inédites entre Jacques Copeau et Jean Schlumberger et entre Jean et Suzanne Schlumberger.
TABLE DES MATIÈRES
Robert Kopp, Peter Schnyder
Introduction
Robert Kopp
André Gide : de la fin de l’Europe à l’espoir d’un nouveau classicisme
Nicolas Drouin
Le dialogue critique dans la Correspondance entre André Gide et Marcel Drouin
Stéphanie Bertrand
La Correspondance André Gide–Marcel Drouin, un échange « critique » (1890-1913)
Jean-Michel Wittmann
La Correspondance entre Gide et Ghéon. De l’utilité de la maladie dans la construction d’un magistère littéraire
Clara Debard
Jacques Copeau à l’œuvre, au miroir des Correspondances
Peter Schnyder
« Je veux faire quelque chose de ma vie ». Autour de la Correspondance entre André Gide et Jean Schlumberger
Lucie Carlier
La correspondance inédite entre Jean Schlumberger (1877-1968) et sa femme Suzanne Weyher (1878-1924) : un document d’exception
Martine Sagaert
La correspondance de Charles-Louis Philippe, la santé et les jours
Pierre Masson
Gide et Proust
Paola Codazzi
Jacques Rivière en sa correspondance ou l’évolution d’un esprit au milieu de la guerre (1914-1918)
Thomas Hunkeler
Lettres ouvertes, correspondances privées : Dada et La NRF entre 1919 et 1923
Augustin Voegele
Jules Romains, un intrus à La NRF ?
Jean-Paul Clément
Barrès à la lumière de sa correspondance. Un poète engagé en politique
Stéphane Guégan
Drieu La Rochelle : lettres de/en guerre
Documents inédits
Jacques Copeau et Jean Schlumberger. Choix de lettres
1911-1913 : de La NRF au Vieux-Colombier. Correspondance établie et présentée par Pierre Masson
Jean et Suzanne Schlumberger. Choix de lettres. Correspondance établie et présentée par Lucie Carlier
Url de référence : http://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/Les-Cahiers-de-la-NRF/Entretiens-des-Treilles/Un-monde-de-lettres
Aux Publications de l'Association des Amis d'André Gide vient de paraître la nouvelle édition, revue, complétée et mise à jour par Akio Yoshii, de la Bibliographie chronologique des livres consacrés à André Gide (1918-2020) ! Un instrument indispensable pour tous les chercheurs gidiens et l'occasion de vérifier, si besoin était, la vitalité des études gidiennes. Grâce à l'aimable attention de l'auteur, le livre rejoint immédiatement la Bibliothèque du Centre d'Etudes Gidiennes.
Pour se procurer l'ouvrage :
Service Publications de l'AAAG, 2 rue du Creux du Pont, 34680 St Georges D'Orques.
Tél. 04.67.79.32.89
Courriel : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
Membre du parti socialiste néerlandais dès 1918, puis du parti communiste néerlandais à partir de 1931, Jaf Last a rencontré Gide à l'occasion d'une réunion de l'Association des Ecritvains et Artistes Révolutionnaires en octobre 1934, au Palais de la Mutualité à Paris. Marié et homosexuel, comme Gide, Jef Last a notamment accompagné Gide lors de son voyage en URSS en 1936. Cet ami fidèle de Gide a écrit un livre de témoignage en néerlandais, Mijn Vriend André Gide, en 1966.
Dans ce livre, aujourd'hui traduit et présenté par Basil kingstone, avec la collaboration de Pierre Masson, "le regard que Jef Last porte sur André Gide, empreint d’une affection indéfectible, est également celui d’un analyste acéré qui apporte dans son récit des éclairages inédits et indispensables à la connaissance de Gide" (présentation de l'éditeur).
pour en savoir plus : lien vers le site de l'éditeur.
La musique, pour Gide, est un objet complexe : à la fois sœur et concurrente de la littérature, elle lui est un laboratoire et une échappatoire, une discipline et un reposoir. Il voue aux œuvres musicales une affection presque sensuelle qui ne l’empêche pas d’en savourer, parfois, la rigueur et l’abstraction. Gide aime Chopin – le Chopin le moins spéculatif – autant que L’Art de la fugue. Il demande à la musique de lui apprendre à construire un texte (c’est du moins ce que fait Édouard dans Les Faux-monnayeurs) – mais il lui demande aussi, d’abord peut-être, de lui enseigner une manière de clairvoyance immédiate, et plus encore, un art de vivre. Car, quoiqu’il défende une esthétique musicale classique dont il se sert comme d’un garde-fou, André Gide se laisse surtout initier par la musique au désir.
Pour en savoir plus et commander l’ouvrage, consulter le site de l'éditeur
Pour en savoir plus sur l'auteur, Augustin Voegele, cliquer ici
TABLE DES MATIERES
André Walter : écrire en musique
L'irréel et le terrestre : du Narcisse aux Nourritures,
La musique de l’écart : de Philoctète à Saül
Musique et foi : de La Porte étroite à La Symphonie pastorale
Consonance et Œdipe homosexuel dans Les Faux-monnayeurs :
Confessions musicales dans Si le grain ne meurt
Silences de Chopin
« L’insondable dans la clarté ». Conclusion
Gide possède une culture latine vaste et plurielle, qui ne saurait se résumer à la connaissance scolaire des grands auteurs de la littérature latine, ni à la pratique, certes patiente et récurrente, de la version et du thème. Ce rapport personnel aux auteurs latins et à la langue latine, cultivé toute sa vie durant (certains poètes comme Virgile l’accompagneront jusqu’à son lit de mort), se manifeste dans son œuvre de plusieurs manières : citations, allusions, reprises de motifs ou de personnages (Ménalque, Tityre, Corydon, etc.) témoignent du statut multiple de la culture latine, entre « principe créateur" de l’œuvre, marqueur culturel voire identitaire, et instrument de pensée, à fonction ludique, satirique ou éthique. Ce sont ces différents enjeux dont rend compte cet ouvrage collectif.
pour commander l'ouvrage et en savoir plus : lien vers le site de l'éditeur
CONTENU DE L'OUVRAGE
ENJEUX IDÉOLOGIQUES DE LA LATINITÉ CHEZ GIDE
Pierre Masson : Gide ou l’Antiquité sans les idoles
Jean-Michel Wittmann : De l’utilité des « cousins germains». Gide, les Latins et les Barbares
Martina Della Casa : Gide et la saveur de la culture latine
GIDE FACE À LA LANGUE ET À L’ESTHÉTIQUE LATINES
Stéphanie Bertrand : André Gide et la langue latine. Modèle de style, modèle culturel ?
Enrico Guerini : «Joie de me sentir très latin». Questions de poétique gidienne
Marie-Françoise André : Gide ou la spiritualisation du monde par le latin .
LA CULTURE LATINE GIDIENNE RELUE
Patrick Pollard : Gide, reflets d’histoire romaine
Carmen Saggiomo : La présence de Virgile dans l’œuvre de Gide
Frank Lestringant : Numquid et tu…? L’Évangile latin d’un protestant
Alain Goulet : Gide traducteur de Lucrèce
Paola Codazzi : «Il n’y a culture que dans une continuation ». André Gide et l’héritage latin
Les travaux réunis dans ce volume, qui constituent les actes d'un colloque organisé à l'université de Wroclaw (Pologne) en avril 2017, proposent de nouvelles pistes d'interprétation de l’œuvre gidienne, font état de son statut dans la réflexion universitaire, élucident sa présence dans d’autres œuvres et univers littéraires et révèlent l’actualité de son engagement citoyen.
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SOMMAIRE
Joanna Jakubowska et Regina Solová Avant-propos
Peter Schnyder Introduction. Vitalité de la critique gidienne : regards sur la critique gidienne, d’un anniversaire à l’autre (1969-2019)
Première partie À LA REDÉCOUVERTE DE L’ŒUVRE GIDIENNE
Frédéric Canovas «La marche de notre vie». Symbolique de la libération dans les premiers récits gidiens
Walter Geerts Aveuglement et lucidité. Le tournant d’Isabelle (1911)
Jean-Michel Wittmann Une éthique cynique? La « falsification des valeurs» dans l’œuvre gidienne
Deuxième partie ANDRÉ GIDE COMME SOURCE D’INSPIRATION
Stanisław Bereś André Gide comme enjeu. Querelle des Anciens et des Modernes, à Varsovie, en 1942
Paola Codazzi «Mais Gide l’avait dit avant lui». Les Carnets de la drôle de guerre de Jean-Paul Sartre (1939-1940)
Adam Jarosz Le savoir sexuel proscrit et la boue. Les visions de l’écriture gidienne dans Franz et François de François Weyergans
Tomasz Kaczmarek La Pologne dans Les Caves du Vatican, ou Jan Klata relecteur d’André Gide
Pierre Masson Permanence de Gide dans les romans d’aujourd’hui
Troisième partie ANDRÉ GIDE LECTEUR
Patrick Bergeron Morand et Gide. Une détestation admirative
Elena Chashchina Les Possédés de Dostoïevski. L’interprétation par André Gide et par Viatcheslav Ivanov
Quatrième partie ANDRÉ GIDE ET L’ENGAGEMENT
Ophélie Colomb André Gide, écrivain juré d’assises, censeur de la justice pénale de son temps
Michela Gardini La justice racontée. Portrait d’André Gide en homme de droit
Vincent Jaffeux André Gide en Afrique du Nord. Une figure tutélaire fragilisée par le contexte de guerre (1942-1945)
Maja Vukušić Zorica André Gide et la justice. Les Souvenirs de la cour d’assises
André Gide était loin de se douter, ce 5 octobre 1920, vers quels horizons l’entraînerait sa rencontre avec Marcel de Coppet (1881-1968), haut fonctionnaire de l’administration coloniale. De projets de voyages communs en discussions littéraires, de confidences intimes en questionnements politiques, leurs liens se tissent et se renforcent au fil des courriers échangés, ponctués par les retrouvailles et les nombreuses interventions de celui qui a suscité leur rencontre : Roger Martin du Gard. Mais le grand sujet qui réunit Coppet et Gide, c’est la question coloniale. Le premier tente d’imposer une vision juste et humaine de la présence française en Afrique. Le second, scandalisé par ce qu’il découvre, se lance dans la dénonciation des abus individuels ou institutionnels, apportant ainsi un soutien sans faille à son ami.
Pierre Masson, André Gide et Marcel Proust. À la recherche de l'amitié, Presses Universitaires de Lyon, 2020.
Le 21 novembre 1912, le manuscrit de Marcel Proust, alors connu sous le nom du Temps perdu, est rejeté par La Nouvelle Revue française. Cette décision, dont André Gide endossera la responsabilité, est à l’origine d’une solide réputation d’inimitié entre les deux hommes.
Mais limiter à cette anecdote la relation entre les deux écrivains, c’est méconnaître tout ce que leur correspondance nous enseigne : « Le refus de ce livre restera la plus grave erreur de la N.R.F., et [...] l’un des regrets, des remords, les plus cuisants de ma vie. » Cet aveu de Gide, dans un courrier adressé à Proust plus d’un an après le rejet de son manuscrit, inaugure un dialogue qui se poursuivra jusqu’à la mort de ce dernier. Un dialogue complexe, parfois marqué par des désaccords profonds. Car si leur culte de l’art et leur désir d’affirmer leur sexualité auraient pu les rapprocher, leur vision de la littérature était opposée, et le trop explicite Proust allait devenir suspect aux yeux de Gide, à l’engagement plus raisonné.
C’est l’histoire de cet échange, tantôt passionné, tantôt distant, que Pierre Masson, l’un des plus grands spécialistes d’André Gide, reconstitue dans cet ouvrage.
Pierre Masson, professeur émérite de l’Université de Nantes, est président de l’Association des amis d’André Gide. Outre diverses études, il a édité ou dirigé les quatre derniers volumes des oeuvres de Gide dans la Bibliothèque de la Pléiade, et a publié une dizaine de ses correspondances, dont plusieurs volumes aux Presses universitaires de Lyon.
Voir le livre sur le site de l'éditeur
François Bompaire, docteur en langue et littérature françaises (Sorbonne Université, 2018), a publié aux éditions Garnier, dans la collection "Bibliothèque gidienne", Définir l’ironie en France entre 1800 et 1950. Construction théorique et mémoire gidienne.
Cet ouvrage, tiré en partie de sa thèse de doctorat, offre une définition communicationnelle et générale de l’ironie. Elle est testée sur l’œuvre fictionnelle de Gide. Si le terme « ironie » évoque surtout, au dix-neuvième siècle en France, l’idée d’une dérision de l’idéal, les fictions gidiennes reprennent et déplacent cette définition.
Pour commander l'ouvrage, voir ici.
Plus de renseignements sur le site de l'éditeur.
Grâce à une généreuse donation de Jean Claude, la bibliothèque du Centre d'études gidiennes s'est récemment enrichie
* d'un nombre conséquent de correspondances gidiennes (Gide-Larbaud, Gide-Blanche, Gide-Giono...),
* d'études d'oeuvres gidiennes (analyse du Journal par Daniel Moutote ; des Caves du Vatican par Alain Goulet...),
* d'études plus globales (André Gide et l'écriture de soi, édité par Pierre Masson et Jean Claude ; André Gide et l'Allemagne de Claude Foucart...),
* de biographies (André Gide par lui-même de Claude Martin ; André Gide le messager de Pierre Lepape...),
* d'éditions anciennes des oeuvres de Gide...
et de bien d'autres références encore, que vous pourrez retrouver dans la version actualisée du catalogue de cette bibliothèque.
Pour venir consulter ces ouvrages, il vous suffit de contacter Jean-Michel Wittmann, directeur du Centre d'Etudes gidiennes.
Édition de Nicolas Drouin
Nul lecteur du « Journal » d’André Gide n’ignore le nom de Marcel Drouin (1871-1943) : il y est souvent cité avec ferveur et y apparaît comme l’un des plus anciens et intimes amis de l’auteur des « Nourritures terrestres », avec Pierre Louÿs et Léon Blum, et avant même Paul Valéry, leurs amis communs. L’ampleur de leur correspondance et les enjeux intellectuels, artistiques, politiques et moraux – et bien sûr individuels – que ces quelque six cents lettres véhiculent témoignent de ce lien privilégié ; elles confirment la qualité du dialogue entretenu par les deux hommes et gagnent rapidement l’admiration du lecteur. Gide a été aussitôt fasciné par les capacités intellectuelles de son ami normalien, futur professeur comme le fut son père, à qui d’abord tout réussit (major à Normale Sup, major à l’agrégation) et au contact duquel il se sent exalté et comme sublimé, aussi différent soit-il de lui-même. Drouin, d’origine lorraine et d’un milieu modeste, est aussi le seul philosophe du groupe des « pères fondateurs » de « La NRF » où sa culture très diversifiée, sa connaissance de la culture allemande et la sûreté de son jugement vont faire autorité. Aux côtés et par l’intermédiaire de son ami et bientôt beau-frère André Gide – dont il va épouser en 1897 la cousine germaine Jeanne Rondeaux, sœur de sa propre femme Madeleine –, Marcel Drouin va devenir l’un des critiques littéraires importants de « La Revue blanche », de « L’Ermitage », puis de « La NRF » à ses débuts. Avec Gide, il échange alors de nombreuses lettres où s’affinent les stratégies éditoriales et s’expriment des jugements multiples qui permettent d’imaginer la richesse des très nombreux entretiens qu’ils ont ensemble, à chaque période de vacances à Cuverville, où s’élaborent des œuvres travaillées ou corrigées en commun. Ainsi ces lettres nombreuses qui témoignent d’une amitié durable, malgré des hauts et des bas inévitables, sont traversées de questions hautement sensibles : la relation de l’écrivain à la réalité, l’Affaire Dreyfus et l’antisémitisme, la liberté de mœurs et l’aveu d’homosexualité, la position des intellectuels face aux totalitarismes… Elles fourmillent d’innombrables détails passionnants sur l’évolution, les activités littéraires complémentaires et les contemporains des deux correspondants. Elles offrent également des vues émouvantes et souvent tendres sur la vie au jour le jour d’une famille singulière et chérie, dont Gide a dit à plusieurs reprises qu’elle n’était nullement visée par le fameux : « Familles je vous hais ! » Cette correspondance attendue, l’une des plus importantes de Gide, est enfin publiée, après des décennies d’attente. Elle donne l’occasion de découvrir à la fois la réalité de la relation d’André Gide avec une personnalité exceptionnelle appartenant au tout premier cercle de ses amis et révèle nombre d’aspects inattendus qui enrichissent la connaissance de l’auteur de « L’Immoraliste », dans sa vocation comme dans ses choix.