La photo officielle du nouveau Président de la République a suscité de nombreux commentaires, en particulier à propos des ouvrages dont le chef de l’État avait tenu à s’entourer : d’un côté les Mémoires de Charles de Gaulle, de l’autre, deux volumes de la Pléiade, l’un de Stendhal et l’autre de Gide. Le Président, dans plusieurs interviews, a confirmé son intérêt pour l’auteur des Nourritures terrestres, au point que plusieurs journalistes ont pu croire que cette Pléiade ne contenait que ce texte.
Mais il se trouve que cet intérêt est partagé, au sommet de l’État, par le nouveau Premier Ministre. Dans un livre paru au mois de juillet, Des Hommes qui lisent, Édouard Philippe justifie a posteriori le choix de son prénom en le rapprochant de celui donné par Gide au principal personnage des Faux-Monnayeurs :
Je me souviens avoir lu ce livre un dimanche matin, dans le lit de ma chambre d’étudiant à Paris, rue Berzélius, près de la Porte de Clichy. D’une traite. Je n’ai pas pu me lever avant de l’avoir terminé. Je me souviens m’être dit qu’il ouvrait des possibilités infinies en ce qu’il permettait à un roman de ne pas être simplement une histoire, [...] mais quelque chose qui ressemblerait à une œuvre d’art, à une sculpture ou à un concept construit en soi et fait pour être admiré sous toutes les perspectives et de tous les côtés.
Et je me suis dit que, tout compte fait, on avait bien fait de m’appeler Édouard. (p. 36)
À quand un (vrai) billet de banque à l’effigie d’André Gide ?
Pierre Masson
En complément, on pourra consulter l'article "Et si André Gide avait à voter pour les statuts proposés par En Marche ?"