Le disque Chopin par André Gide (piano : Augustin Voegele, production Fondation Catherine Gide) vient de paraître !
Chacun connaît la passion de Gide pour Chopin. Où faut-il chercher les origines de cette dilection passionnée pour le compositeur des Scherzos, des Ballades, des Préludes et de la Barcarolle ? Sans doute dans le sentiment narcissique – rappelons que Gide est l’auteur d’un Traité du Narcisse (1891) où il réhabilite la figure habituellement dépréciée de ce martyr de la réflexion – de se retrouver lui-même dans un autre (si l’on nous permet de paraphraser Paul Ricoeur). Car Gide traite Chopin comme un alter ego : il est l’autre parce qu’il est musicien (or Gide tient que toute comparaison entre les arts est périlleuse) ; il est le même parce qu’il est un classique (vertu suprême pour un Gide que tout pathos répugne).
D’ailleurs, Gide s’identifie à tel point à Chopin qu’il semble ne faire confiance qu’à sa propre subtilité pour jouer les œuvres du musicien polonais. Certes, il se souvient avec émotion des quelques pièces de Chopin qu’il a pu entendre par Anton Rubinstein ; certes, il fait l’éloge d’Ignacy Paderewski ; certes, il reconnaît au Père Abbé directeur du Mont Cassin une compréhension profonde (car silencieuse) du compositeur ; et certes, dans les années 1940, il poussera Maurice Ohana à aborder Chopin. Néanmoins, c’est sa propre interprétation qui paraît à Gide la meilleure, du moins quand il parvient à réaliser pianistiquement le Chopin idéal dont il a la vision sonore. Hélas, en dehors des quelques notes que l’écrivain joue devant sa jeune élève Annick Morice pendant la fameuse leçon filmée par Marc Allégret en 1950, il n’existe aucun document permettant de se rendre compte véritablement de ce qu’était le Chopin de Gide. C’est pourquoi Augustin Voegele, pianiste et docteur en littérature française, a tenté de suivre les instructions que Gide donne aux pianistes dans les Notes sur Chopin et dans certains passages de son Journal, et de restituer aussi fidèlement que possible sa vision du premier Scherzo op. 20 en si mineur (1831-1832), de la première Ballade op. 23 en sol mineur (1831-1835), des vingt-quatre Préludes op. 28 (1835-1839) et de la Barcarolle op. 60 en fa dièse majeur (1845-1846).
Ce disque a été enregistré grâce au généreux soutien de la Fondation Catherine Gide et de la Fondation des Treilles.
Chopin par André Gide
Piano : Augustin Voegele
Enregistré au Studio Alys en février 2019, sur un piano Steinway D274
Prise de son, montage et mastering : Pascal Perrot
Prix de vente : 20 € (coût de l’envoi offert).
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