Anne Frenzel a soutenu sa thèse, « La Physiognomonie au coeur des Caves du Vatican », préparée sous la direction de Martine Sagaert (Université de Toulon), le 6 juillet. Le jury était composé également de Jacques-Emmanuel Bernard (Université de Toulon), Pierre Masson (Université de Nantes) et de Peter Schnyder (Université de Haute-Alsace).
Résumé fourni par la candidate :
Lire Les Caves du Vatican au XXIe siècle, c’est prendre la posture de l’historien, sinon du sociologue ; c’est sous différents angles, découvrir la richesse des questionnements d’André Gide ; c’est faire par le biais du regard distancié de l’écrivain en quête de vérités multiples, une analyse contextuelle, historique et sociologique. Cela, afin de déceler, sous l’ironie, le tragique d’une sotie dont l’écriture s’étire de 1893 à 1913, période au sein de laquelle sourd l’esprit de la physiognomonie qui se développe dans les cours d’assises, dans la presse, dans la caricature. Ce condensé de représentations mentales qui s’agrège à la physiognomonie occupe donc à l’articulation des XIXe et XXe siècles, une place prépondérante.
Si André Gide éprouve le désir de découvrir « l’être authentique qui se cache derrière le vêtement de chair », ce n’est pas seulement à cet endroit que se manifeste sa curiosité dans Les Caves du Vatican, mais dans les questions de justice, de lois, de problèmes existentiels individuels et collectifs. Cette thèse qui apprécie le dialogue que l’auteur entretient avec son lecteur a pour but de montrer combien il est difficile d’échapper à l’air de son temps, et combien Gide est ingénieux pour parler de la problématique notion de physiognomonie, sans jamais la citer ; combien Gide est habile pour amener son lecteur à la réflexion, et combien Gide est actuel en posant la question de l’altérité, et en montrant que certains problèmes posés au début de l’œuvre, — qui concernent la physiognomonie —, peuvent ensuite s’évanouir quand d’autres restent vibrants.